pour commencer ses premières attaques contre le pouvoir absolu du roi, les nobles et le clergé. Mais, dès qu’une première ébauche de constitution bourgeoise fut votée et acceptée par le roi, — avec toute latitude de la violer, — la bourgeoisie s’arrêta, effrayée devant les conquêtes rapides que faisait l’esprit révolutionnaire au sein du peuple.
Les bourgeois comprenaient en outre que les biens des seigneurs allaient passer dans leurs mains ; et ils voulaient ces biens intacts, avec tous les revenus additionnels que représentaient les servitudes anciennes, transformées en paiements en argent. On verrait plus tard si un jour il ne serait pas avantageux d’abolir les restes de ces servitudes ; et alors on le ferait légalement, avec « méthode », avec « ordre ». Car si l’on tolérait seulement le désordre, — qui sait où s’arrêterait le peuple ? Ne parlait-il pas déjà d’ « égalité », de « loi agraire », de « nivellement de fortunes », de « fermes ne dépassant pas cent-vingt aux arpents » ?
Et quant aux villes, aux artisans et à toute la population laborieuse des cités, il en allait de même que dans les villages. Les maîtrises et les jurandes, dont la royauté avait su faire autant d’instruments d’oppression, avaient été abolies. Les restes de servitude féodale, qui existaient encore en grand nombre dans les villes, comme dans les campagnes, avaient été supprimés lors des insurrections populaires de l’été de 1789. Les justices seigneuriales avaient disparu, et les juges étaient élus par le peuple, pris dans la bourgeoisie possédante.
Mais c’était, au fond, fort peu de choses. Le travail