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Ainsi, le 1er mars 1790 sont abolis sans indemnité certains droits « de feu…, chiennage, monéage, droits de guet et de garde », ainsi que certains droits sur achats et ventes. On aurait pu croire, cependant, que ces droits avaient été abolis sans rachat dans la nuit du 4 août ? Mais il n’en était rien. Légalement, en 1790, le paysan, dans une bonne partie de la France, n’osait pas encore acheter une vache ni même vendre son blé, sans payer des droits au seigneur ! Il ne pouvait même pas vendre son blé avant que le seigneur eût vendu le sien et profité des hauts prix que l’on obtenait généralement, avant que le battage du blé fût assez avancé.

Enfin, dira-t-on, ces droits furent abolis le 1er mars, ainsi que les droits prélevés par le seigneur sur le four banal, le moulin, le pressoir ? Ne concluez pas si vite. Ils furent abolis, – sauf ceux d’entre eux qui avaient été autrefois l’objet d’une convention écrite entre le seigneur et la communauté des paysans, ou qui furent reconnus payables en échange d’une concession quelconque !

Paie, paysan ! Paie toujours ! et n’essaie pas de gagner du temps, car il y aurait contre toi la contrainte immédiate, et tu ne pourrais te sauver que si tu réussissais à gagner ta cause devant un tribunal !

On se refuse à la croire, mais c’est ainsi.

Voici d’ailleurs le texte de l’article 2 du titre III de la loi féodale. C’est un peu long, mais cela mérite d’être reproduit, pour que l’on puisse voir quelles servitudes la loi féodales des 24 février-15 mars 1790 laissait encore peser sur le paysan.

« Art 2. – Et sont présumés rachetables, sauf la