municipale, elle eut à choisir entre deux projets : celui de l’assemblée (libre et illégale) de l’archevêché, adopté par la majorité des sections et signé par Bailly, et celui des représentants de la Commune, appuyé par quelques districts seulement. Elle opina pour le premier.
Inutile de dire que les districts ne se bornaient nullement aux affaires municipales. Toujours ils prenaient part aux grandes questions politiques qui passionnaient la France. Le veto royal, le mandat impératif, l’assistance aux pauvres, la question des juifs, celle du « marc d’argent » (voy. ch. XXI) – tout cela était discuté par les districts. Pour le marc d’argent, ils prenaient eux-mêmes l’initiative, se convoquaient les uns les autres, nommaient des comités. « Ils arrêtent leurs résolutions, dit Lacroix, et laissant de côté les Représentants officiels de la Commune, s’en vont, le 8 février (1790), porter directement à l’Assemblée nationale la première Adresse de la Commune de Paris dans ses sections. C’est une manifestation personnelle des districts, en dehors de toute représentation officielle, pour appuyer la motion de Robespierre à l’Assemblée nationale contre le marc d’argent. » (T. III, pp. XII et XIII.)
Ce qui est encore plus intéressant, c’est que dès lors on voit les villes de province se mettre en rapports avec la Commune de Paris pour toutes sortes de choses. On voit ainsi surgir cette tendance, qui deviendra plus tard si manifeste, à établir un lien direct entre les villes et les villages de France, en dehors du parlement national. Et cette action directe, spontanée, donne à la Révolution une force irrésistible.