tobre, la bourgeoisie se mit ainsi, à l’Assemblée comme à la municipalité, à organiser le nouveau pouvoir de la classe moyenne, non sans qu’il y eût, il est vrai, des froissements entre les ambitions personnelles qui se heurtaient et conspiraient les uns contre les autres.
La Cour, de son côté, ne voyait aucune nécessité d’abdiquer ; elle conspira, elle lutta aussi, et elle profita des nécessiteux et des ambitieux, comme Mirabeau, pour les enrôler à son service.
Le duc d’Orléans, s’étant compromis dans le mouvement du 6 octobre, qu’il avait favorisé secrètement, la Cour l’envoya en disgrâce, comme ambassadeur en Angleterre.
Mais alors c’est « Monsieur », le frère du roi, le comte de Provence, qui se mit à intriguer, pour faire partir le roi, — « le soliveau », comme il écrivait à un ami ; le roi une fois en fuite, il pourrait poser sa candidature au trône de France. Mirabeau, qui, depuis le 23 juin, avait acquis une puissance formidable sur l’Assemblée, toujours nécessiteux, intriguait de son côté pour parvenir au ministère, et quand ses plans furent déjoués par l’Assemblée (qui vota qu’aucun de ses membres ne pourrait accepter une place dans un ministère), il se jeta dans les bras du comte de Provence, dans l’espoir d’arriver au pouvoir par son intermédiaire. Finalement, il se vendit au roi et accepta de lui une pension de 50.000 francs par mois, pour quatre mois, et la promesse d’une ambassade ; en retour de quoi, M. de Mirabeau s’engageait « à aider le roi de ses lumières, de ses forces et de son éloquence, dans ce que Monsieur jugerait utile au besoin de l’État et à l’intérêt du roi ».