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soumettre, ni résister. Paris, qui se préparait déjà à marcher sur Versailles, leur inspirait la terreur et paralysait leurs forces. — Et si la troupe faiblissait au moment suprême où la lutte serait engagée ? Si les chefs trahissaient le roi, comme tant d’autres l’ont déjà fait ? Que resterait-il alors, sinon de partager le sort de Charles Ier ?

Et ils conspiraient tout de même. Ni le roi, ni son entourage, ni les classes privilégiées ne pouvaient comprendre que le temps des compromis était loin : qu’il fallait maintenant se soumettre franchement à la force nouvelle et se placer sous sa protection — car l’Assemblée ne demandait pas mieux que d’accorder sa protection au roi. Au lieu de le faire, ils conspiraient, et de cette façon, ils poussaient des membres très modérés, au fond, de l’Assemblée à la contre-conspiration, à l’action révolutionnaire. C’est pourquoi Mirabeau et d’autres, qui auraient volontiers travaillé à l’établissement d’une monarchie modestement constitutionnelle, se rangèrent à l’opinion des groupes avancés. Et c’est pourquoi on vit des modérés, comme Duport, constituer « la confédération des clubs », qui permit de tenir le peuple en haleine, car on sentait qu’on en aurait bientôt besoin.

La marche sur Versailles ne fut pas aussi spontanée qu’on a voulu le dire. Même en Révolution, tout mouvement populaire demande à être préparé par des hommes du peuple. Il a ses précurseurs dans des tentatives avortées. Ainsi, déjà le 30 août, le marquis de Saint-Hurugue, un des orateurs populaires du Palais-Royal, avait voulu marcher avec 1.500 hommes sur