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même atelier. Dans une société où le travail sera libre, il n’y aura pas à craindre les fainéants.


— « Mais les vivres manqueront au bout d’un mois », nous crient déjà les critiques.

Tant mieux ! répondons-nous, cela prouvera que pour la première fois de sa vie le prolétaire aura mangé à sa faim. Quant aux moyens de remplacer ce qui aura été consommé, — c’est précisément cette question que nous allons aborder.


V

Par quels moyens, en effet, une cité, en pleine révolution sociale, pourrait-elle pourvoir à son alimentation ?

Nous allons répondre à cette question ; mais il est évident que les procédés auxquels on aura recours dépendront du caractère de la révolution dans les provinces, ainsi que chez les nations voisines. Si toute la nation, ou encore mieux toute l’Europe, pouvait en une seule fois faire la révolution sociale et se lancer en plein communisme, on agirait en conséquence. Mais si quelques communes seulement en Europe font l’essai du communisme, il faudra choisir d’autres procédés. Telle situation, tels moyens.

Nous voilà donc amenés, avant d’aller plus loin, à jeter un coup d’œil sur l’Europe et, sans prétendre