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tadelle ou pendre dans une cour obscure. Avec ces amis, j’oublie un instant l’abjection des renégats qui s’enrouaient dans leur jeunesse à crier : Liberté, Liberté ! et qui s’appliquent maintenant à marier les deux airs de la Marseillaise et de Boje Tsara Khrani.

Le dernier ouvrage de Kropotkine, les Paroles d’un Révolté, se livrait surtout à une critique ardente de la société bourgeoise, à la fois si féroce et si corrompue, et faisait appel aux énergies révolutionnaires contre l’État et le régime capitaliste. L’ouvrage actuel, faisant suite aux Paroles, est de plus paisible allure. Il s’adresse aux hommes de bon vouloir qui désirent honnêtement collaborer à la transformation sociale, et leur expose suivant les grands traits les phases de l’histoire imminente qui nous permettront de constituer enfin la famille humaine sur les ruines des banques et des États.

Le titre du livre : La Conquête du Pain doit être pris dans le sens le plus large, car « l’homme ne vit pas de pain seulement. » À une époque où les généreux et les vaillants