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sey et d’Angleterre pour obtenir les mêmes résultats. Appliquant l’industrie à l’agriculture, en plus du sol, ceux-ci font le climat.

En effet, toute la culture maraîchère est basée sur ces deux principes :

1o Semer sous châssis, élever les jeunes plantes dans un sol riche, sur un espace limité, où l’on puisse les bien soigner et les repiquer plus tard, quand elles auront bien développé le chevelu de leurs racines. Faire, en un mot, ce que l’on fait pour les animaux : leur donner des soins dans leur jeune âge.

Et 2o, pour mûrir les récoltes de bonne heure, chauffer le sol et l’air, en couvrant les plantes de châssis ou de cloches et en produisant dans le sol une forte chaleur par la fermentation du fumier.

Repiquage, et température plus élevée que celle de l’air, — voilà l’essence de la culture maraîchère, une fois que le sol a été fait artificiellement.

Ainsi que nous l’avons vu, la première de ces deux conditions est déjà mise en pratique et demande seulement quelques perfectionnements de détail. Et pour réaliser la seconde il s’agit de chauffer l’air et la terre en remplaçant le fumier par l’eau chaude circulant dans des tuyaux de fonte, soit dans le sol sous des châssis, soit à l’intérieur des serres chaudes.


C’est ce que l’on fait déjà. Le maraîcher parisien demande déjà au thermo-syphon la chaleur qu’il demandait jadis au fumier. Et le jardinier anglais bâtit la serre chaude.

Jadis, la serre chaude était le luxe du riche. On la réservait aux plantes exotiques ou d’agrément. Mais aujourd’hui elle se vulgarise. Des hectares entiers