Page:Kropotkine - La Conquête du pain.djvu/194

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans les hameaux des pêcheurs. Un lord envoyait-il 25 000 francs pour construire un bateau de sauvetage à un village de la côte, l’offre était acceptée, mais on laissait l’emplacement au choix des pêcheurs et marins de l’endroit.

Ce n’est pas à l’Amirauté qu’on fit les plans des nouveaux bateaux. — « Puisqu’il importe — lisons-nous dans le rapport de l’Association — que les sauveteurs aient pleine confiance dans l’embarcation qu’ils montent, le Comité s’impose surtout la tâche de donner aux bateaux la forme et l’équipement que peuvent désirer les sauveteurs eux-mêmes. » Aussi chaque année apporte-t-elle un nouveau perfectionnement.

Tout par les volontaires, s’organisant en comités ou groupes locaux ! Tout par l’aide mutuelle et par l’entente ! — O les anarchistes ! — Aussi ne demandent-ils rien aux contribuables, et l’année passée leur apportait un million 76 mille francs de cotisations spontanées.

Quant aux résultats, les voici :

L’Association possédait en 1891 293 bateaux de sauvetage. Cette même année, elle sauvait 601 naufragés et 33 navires ; depuis sa fondation elle a sauvé 32 671 êtres humains.

En 1886, trois bateaux de sauvetage avec tous leurs hommes ayant péri dans les flots, des centaines de nouveaux volontaires vinrent s’inscrire, se constituer en groupes locaux, et cette agitation eut pour résultat la construction d’une vingtaine de bateaux supplémentaires.

Notons en passant que l’Association envoie, chaque année, aux pêcheurs et aux marins d’excellents baromètres à un prix trois fois moindre que leur valeur