Page:Kropotkine - La Conquête du pain.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.

certaine et considérable des apports de denrées affluant vers les grandes villes de l’Occident.


Pour l’intérieur il est plus difficile de prévoir la marche des affaires.

D’une part le cultivateur profitera certainement de la Révolution pour redresser son dos courbé sur le sol. Au lieu de quatorze à seize heures qu’il travaille aujourd’hui, il aura raison de n’en travailler que la moitié, ce qui pourra avoir pour conséquence l’abaissement de la production des denrées principales, blé et viande.

Mais, d’autre part, il y aura augmentation de la production, dès que le cultivateur ne sera plus forcé de travailler pour nourrir les oisifs. De nouveaux espaces de terrain seront défrichés ; des machines plus parfaites seront mises en train. — « Jamais labour ne fut si vigoureux que celui de 1792 », lorsque le paysan eut repris aux seigneurs la terre qu’il convoitait depuis si longtemps, — nous dit Michelet, en parlant de la Grande Révolution.

Sous peu, la culture intensive deviendra accessible à chaque cultivateur, lorsque la machine perfectionnée et les engrais chimiques et autres seront mis à la portée de la communauté. Mais tout porte à croire qu’aux débuts il pourra y avoir diminution dans la production agricole en France, aussi bien qu’ailleurs.

Le plus sage, en tout cas, serait de tabler sur une diminution des apports, aussi bien de l’intérieur que de l’étranger.


Comment suppléer à ce vide ?

Parbleu ! Se mettre soi-même à le remplir. Inutile