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En Irlande, la commune se maintint jusqu’à la grande famine ; et quant à l’Angleterre, les ouvrages de Marshall. sur lesquels Nasse et Sir Henry Maine ont attiré l’attention, ne laissent aucun doute sur le fait que le système de la commune villageoise était très répandu dans presque tous les comtés anglais, encore au commencement du XIXe siècle[1]. Il y a vingt-cinq ans à peine, Henry Maine fut « grandement surpris du nombre de titres de propriétés irréguliers, impliquant nécessairement l’existence antérieure d’une propriété collective et d’une culture en commun », qu’il découvrit pendant une enquête de courte durée[2]. Et puisque les institutions communales se sont maintenues si longtemps, il est certain qu’un grand nombre d’habitudes et de coutumes d’entr’aide pourraient être découvertes aujourd’hui même dans les villages anglais, si les écrivains de ce pays prêtaient quelque attention à la vie des villages[3].

    to its Origin and Forms of Survival in Great Britain » (Contemporary Science Series), Londres, 1890, pp. 141-143. Voir aussi ses Primitive Folkmoots (Londres, 1880), pp. 98 et suiv.

  1. Dans presque toute l’Angleterre, et particulièrement dans les comtés du Centre et de l’Est, mais aussi dans l’Ouest — dans le Wiltshire par exemple — dans le Sud comme en Surrey — dans le Nord — comme dans le Yorkshire — il y a de vastes champs communaux. Sur 316 paroisses du comté de Northampton 89 sont dans cette condition ; plus de 100 dans le comté d’Oxford ; environ 50.000 acres dans le comté de Warwick ; la moitié du comté de Berk ; plus de la moitié du Wiltshire ; dans le comté de Huntingdon, sur une surface totale de 240.000 acres, 130.000 étaient des prairies communales, des terrains incultes et des champs communaux (Marshall, cité dans Sir Henry Maine, Village Communities in the East and West, édition de New York, 1876, pp. 88-89).
  2. Ibid., p. 88 ; voir aussi la cinquième conférence. Les vastes étendues de « commons » (terres communales incultes) existant encore aujourd’hui dans le Surrey sont bien connues.
  3. J’ai considéré un grand nombre de livres traitant de la vie de la campagne anglaise ; j’y ai trouvé des descriptions charmante du paysage, etc., mais presque rien sur la vie de chaque jour et les coutumes des travailleurs.