Page:Kropotkine - L’État - son rôle historique, 1906.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lage ; puis la cité. À cette phase elle arrive à l’apogée de sa civilisation. Mais viennent l’État, l’empire, et alors — la mort !

Sur les ruines de l’empire romain les tribus celtes, germaniques, slaves, scandinaves recommencent à nouveau la civilisation. Lentement la tribu primitive élabore ses institutions pour arriver à la commune de village. Elle s’attarde dans cette phase jusqu’au XIIe siècle. Alors surgit la cité républicaine, et celle-ci amène l’éclosion de l’esprit humain, dont nous parlent les monuments de l’architecture, le développement grandiose des arts, les découvertes qui posent les bases des sciences naturelles… Mais ensuite vient l’État…

— La mort ?

Oui, la mort, — ou bien le renouveau ! Les États mis en pièces, et une nouvelle vie recommençant dans mille et mille centres, sur le principe de l’initiative vivace de l’individu et des groupes, sur la libre entente. Ou bien, toujours l’État écrasant la vie individuelle et locale, s’emparant de tous les domaines de l’activité humaine, amenant ses guerres et les luttes intestines pour la possession du pouvoir, ses révolutions de surface qui ne font que changer de tyrans et, inévitablement, au bout de cette évolution — la mort !

Choisissez !



Mayenne, lmp. Ch. Colin