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Quand il y a association entre la volupté et la cruauté, non seulement la passion voluptueuse éveille le penchant à la cruauté, mais le contraire aussi peut avoir lieu : l’idée et surtout la vue d’actes cruels agissent comme un stimulant sexuel et sont dans ce sens employés par des individus pervers[1].

Il est impossible empiriquement d’établir une distinction entre les cas de sadisme congénital et de sadisme acquis. Beaucoup d’individus tarés originellement font pendant longtemps tous les efforts possibles pour résister à leurs penchants pervers. Si la puissance sexuelle existe encore, ils ont au commencement une vita sexualis normale, souvent grâce à l’évocation d’images de nature perverse. Plus tard seulement, après avoir vaincu successivement toutes les contre-raisons éthiques et esthétiques et après avoir constaté à plusieurs reprises que l’acte normal ne procure pas de satisfaction complète, le penchant morbide se fait jour et se manifeste extérieurement. Une disposition perverse et ab origine se traduit alors tardivement par des actes. Voilà ce qui produit souvent l’apparence d’une perversion acquise et trompe sur le vrai caractère congénital du mal. A priori, on peut cependant supposer que cet état psychopathique existe toujours ab origine. Nous verrons plus loin les raisons en faveur de cette hypothèse.

Les actes sadistes diffèrent selon le degré de leur monstruosité, selon l’empire du penchant pervers sur l’individu qui en est atteint, ou bien selon les éléments de résistance qui existent encore, éléments qui, cependant, peuvent être plus ou moins affaiblis par des défectuosités éthiques originelles, par la dégénérescence héréditaire, par la folie morale.

Ainsi naissent une longue série de formes qui commencent par les crimes les plus graves et qui finissent par des actes

  1. Il arrive aussi que la vue accidentelle du sang versé mette le mécanisme psychique et prédisposé du sadiste en mouvement et éveille le penchant qui était à l’état latent.