Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/75

Cette page a été validée par deux contributeurs.

En dehors de l’insomnie et de maux de tête fréquents, il n’y a pas chez lui de troubles fonctionnels.


Il faut distinguer ces cas cérébraux de ceux où l’absence ou bien l’atrophie des organes de la génération constituent la cause de l’impotence fonctionnelle, ainsi que cela se voit chez les hermaphrodites, les idiots et les crétins.

Un cas de ce genre se trouve mentionné dans le livre de Maschka.


OBSERVATION 10. – La plaignante demande le divorce à cause de l’impuissance de son mari qui n’a encore jamais accompli avec elle l’acte sexuel. Elle a trente et un ans et elle est vierge. L’homme est un peu faible d’esprit ; au physique il est fort ; les parties génitales extérieures sont bien constituées. Il prétend n’avoir jamais eu d’érection complète ni d’éjaculation, et il dit que les rapports avec les femmes le laissent absolument indifférent.


L’aspermie seule ne peut pas être une cause d’anesthésie sexuelle ; car, d’après les expériences d’Ullzmann[1], même dans le cas d’aspermie congénitale, la vita sexualis et la puissance génésique peuvent se produire d’une façon tout à fait satisfaisante. C’est une nouvelle preuve que l’absence du libido ab origine[ws 1] ne doit pas être attribuée qu’à des causes cérébrales.

Les naturæ frigidæ de Zacchias représentent une forme atténuée de l’anesthésie. On les rencontre plus souvent chez les femmes que chez les hommes. Peu de penchant pour les rapports sexuels et même aversion manifeste, bien entendu sans avoir un autre équivalent sexuel, absence de toute émotion psychique ou voluptueuse pendant le coït qu’on accorde simplement par devoir, voilà les symptômes de cette anomalie de laquelle j’ai souvent entendu des maris se plaindre devant moi. Dans de pareils cas, il s’agissait toujours de femmes névropathiques ab origine. Certaines d’entre elles étaient en même temps hystériques.

  1. libido dès le début
  1. Ueber männliche Sterilität (Wiener med. Presse, 1875, no 1) ; Ueber potentia cœundi et generandi (Wiener Klinik, 1885, Heft 1, S. 5).