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lité normale. L’examen des parties génitales du malade n’a pas permis de constater aucune anomalie, sauf un phimosis.


Hammond (Impuissance sexuelle, Berlin, 1889), ne peut citer parmi ses nombreuses observations que les trois cas suivants d’anæsthesia sexualis :


OBSERVATION 5. – W…, trente-trois ans, vigoureux, bien portant, avec des parties génitales normales, n’a jamais éprouvé de libido et a en vain essayé d’éveiller son sens sexuel absent par des lectures obscènes et des relations avec des mérétrices.

Ces tentatives ne lui causaient qu’un dégoût allant jusqu’à la nausée, de l’épuisement nerveux et physique ; et même, lorsqu’il força la situation, il ne put qu’une seule fois arriver à une érection bien passagère. W… ne s’est jamais masturbé ; depuis l’âge de dix-sept ans, il a eu une pollution tous les deux mois. Des intérêts importants exigeaient qu’il se mariât. Il n’avait pas l’horror feminæ, désirait vivement avoir un foyer et une femme, mais il se sentait incapable d’accomplir l’acte sexuel, et il est mort célibataire pendant la guerre civile de l’Amérique du Nord.


OBSERVATION 6. – X…, vingt-sept ans, avec des parties génitales normales, n’a jamais éprouvé de libido. L’érection ne peut avoir lieu par des excitations mécaniques ni par la chaleur ; mais, au lieu du libido, il se produit alors chez lui un penchant aux excès alcooliques. Par contre, ces derniers provoquaient des érections spontanées et, dans ces moments, il se masturbait parfois. Il avait de l’aversion pour les femmes et le coït lui causait du dégoût.

S’il en essayait lorsqu’il était en érection, celle-ci cessait immédiatement. Il est mort dans le coma, par suite d’un accès d’hyperhémie du cerveau.


OBSERVATION 7. – Mme O…, d’une constitution normale, bien portante, bien réglée, âgée de trente-cinq ans, mariée depuis quinze ans, n’a jamais éprouvé de libido, et n’a jamais ressenti de sensation érotique dans le commerce sexuel avec son mari. Elle n’avait pas d’aversion pour le coït, et il paraît que parfois elle le trouvait agréable, mais elle n’avait jamais le désir de répéter la cohabitation.


À côté de ces cas de pure anesthésie, nous devons rappeler aussi ceux où, comme dans les précédents, le côté psychique