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et amenait souvent à des vengeances sanglantes. Les cas suivants d’amor lesbicus cités par Mantegazza sont certainement morbides et peut-être des faits d’inversion congénitale.


1o Le 5 juillet 1877 a comparu devant le tribunal, à Londres, une femme qui, déguisée en homme, s’était déjà mariée trois fois avec diverses femmes. Elle a été reconnue femme devant tout le monde et condamnée à six mois de prison.

2o En 1773, une autre femme, déguisée en homme, fit la cour à une jeune fille, demanda sa main, mais sa tentative audacieuse ne réussit pas.

3o Deux femmes vécurent ensemble pendant trente ans, comme mari et femme. Ce n’est qu’en mourant que l’« épouse » a révélé le secret aux personnes qui entouraient son lit.


Coffignon (op. cit., p. 301) cite de nouveaux faits remarquables.

Il rapporte que cette aberration est maintenant très à la mode, en partie à cause des romans qui traitent de ce sujet, en partie aussi par suite de l’excitation des parties génitales par un travail excessif avec les machines à coudre, et aussi par le fait que les domestiques féminins couchent souvent dans le même lit, puis par les séductions qui se font dans les pensions par des élèves perverties ou par la séduction des filles de famille par des servantes perverses.

L’auteur prétend que ce vice (saphisme) se rencontre de préférence chez les dames de l’aristocratie et chez les prostituées. Mais il ne distingue pas entre les cas physiologiques et pathologiques, et parmi ces derniers il ne fait pas non plus la distinction entre les cas acquis et les cas congénitaux. Certains détails concernant des cas sûrement pathologiques correspondent complètement aux faits qu’on a pu recueillir sur les hommes atteints d’inversion sexuelle.

Les saphistes ont leurs lieux de réunion à Paris, se reconnaissent par le regard, les gestes, etc. Des couples saphistes aiment à s’habiller et à se parer de la même façon. On les appelle alors « petites sœurs ».