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arrivent à cette émancipation par une dénonciation anonyme du souteneur à la police.

La préoccupation du souteneur et du petit jésus est que ce dernier garde, par toutes sortes d’artifices de toilette, son air juvénile aussi longtemps que possible.

L’extrême limite d’âge est probablement la 25e année. Alors il devient « jésus » et « femme entretenue » ; dans ce cas, il est souvent entretenu par plusieurs individus à la fois. Les « jésus » se divisent en « filles galantes », c’est-à-dire ceux qui sont de nouveau tombés en la possession d’un souteneur, et en « pierreuses » (coureurs ordinaires des rues comme leurs collègues féminines), et enfin en « domestiques ».

Ces derniers prennent une place de domestique chez des pédérastes actifs pour servir à leurs désirs ou parfois aussi pour leur amener des « petits jésus ».

Une subdivision de cette catégorie de domestiques est composée par ceux qui se placent comme femme de chambre petit jésus. Le but principal de ces domestiques est de se procurer, étant en place, des documents compromettants à l’aide desquels ils pourront faire plus tard du chantage et se procurer, par cette extorsion, une existence assurée pour leurs vieux jours.

La catégorie la plus détestable des pédérastes passifs est bien celle des « tantes », c’est-à-dire des souteneurs de prostituées féminines, qui ont une vie sexuelle normale, mais qui, monstres au moral, pratiquent la pédérastie passive par âpreté au gain ou dans le but de faire du chantage.

Les amateurs riches ont leurs réunions, leurs locaux où les passifs apparaissent vêtus en femmes et où l’on fait les orgies les plus horribles. Les garçons de service, les musiciens de ces soirées sont tous pédérastes. Les filles galantes n’osent pas, sauf en temps de carnaval, se montrer vêtus en femmes dans les rues, mais ils savent afficher leur métier honteux par certaines marques dans leur extérieur, dans la coupe féminine de leur mise, etc.