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Ce fait se produit à bord des navires à longue course, dans les prisons, les bagnes, etc. Il est fort probable que, dans ces réunions d’individus, il y en a qui sont d’une moralité très basse et d’une sensualité très puissante, ou bien qu’il y a de véritables uranistes qui deviennent les séducteurs des autres. La volupté, l’instinct d’imitation, la rapacité font le reste.

Toutefois, preuve bien caractéristique de la puissance de l’instinct génital, ces mobiles suffisent pour vaincre l’horreur de l’acte contre nature.

Une autre catégorie de pédérastes est représentée par ces vieux roués qui sont saturés des jouissances sexuelles normales et qui trouvent dans la pédérastie un moyen de ranimer leur volupté, l’acte ayant pour eux le charme de la nouveauté. Ils stimulent temporairement par ce moyen leur puissance psychique et somatique abaissée. Cette nouvelle situation sexuelle les rend, pour ainsi dire, relativement puissants, et leur donne des jouissances que les rapports sexuels avec la femme ne peuvent plus leur offrir. Avec le temps la puissance pour l’acte pédéraste disparaît aussi. Alors ces individus peuvent en venir à la pédérastie passive comme à un stimulant passager qui les met dans la possibilité d’accomplir la pédérastie active, de même qu’ils ont occasionnellement recours à la flagellation, à la contemplation de scènes lascives. (Cas de bestialité cité par Maschka.)

La fin de l’activité sexuelle chez les individus atteints d’une telle dégradation morale, consiste en faits d’impudicité de toutes sortes avec des enfants, cunnilingus, fellare et autres horreurs.

Cette sorte de pédérastie est la plus dangereuse, car les individus de ce genre poursuivent avant tout et dans la plupart des cas les jeunes garçons, et leur corrompent l’âme et le corps.

Les observations que Tarnowsky (op. cit., p. 53, etc.) a recueillies à ce sujet dans la Société de Saint-Pétersbourg