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troublants, de craintes, suit tous ses pas. Il sait maintenant qu’il n’est plus le seul au monde qui ait ces sentiments anormaux ; il ouvre les yeux, et il est étonné de trouver tant de compagnons dans toutes les couches sociales et dans toutes les professions ; il apprend que, de même que chez les Dioning, il y a aussi chez les uranistes une prostitution, et qu’on peut avoir des hommes vénaux, de même qu’on achète des filles. L’occasion de satisfaire l’instinct sexuel ne fait donc plus défaut. Et pourtant, combien différent est ici le cours des choses, comparé à ce qui se passe chez les Dioning !

Prenons le cas le plus heureux. L’ami de même tendance après lequel on a langui toute sa vie, est trouvé. Mais il n’est pas permis de se livrer franchement à lui comme le jeune homme s’abandonne à la fille qu’il aime. Au milieu d’une angoisse continuelle, tous deux doivent cacher leur liaison, même une trop grande intimité qui pourrait facilement éveiller les soupçons doit rester cachée devant le monde, surtout si tous les deux ne sont pas de même âge ou s’ils n’appartiennent pas à la même classe sociale. Ainsi commence, avec la liaison même, une série d’agitations ; la crainte que leur secret peut être trahi ou deviné, ne permet pas au malheureux de jouir en toute gaieté de cœur. Un incident insignifiant pour tout autre le fait trembler, car il craint que les soupçons soient éveillés, son secret percé à jour, ce qui compromettrait complètement sa position sociale et lui ferait perdre son poste et son métier. Cette agitation continuelle, ces craintes et ces soucis permanents, ne laisseraient-ils aucune trace et ne retentiraient-ils pas sur tout le système nerveux ?

Un autre, moins heureux, n’a pas trouvé l’ami de sentiments similaires, mais il est tombé entre les mains d’un beau jeune homme qui d’abord a été complaisant pour lui jusqu’à ce qu’il ait pu surprendre les secrets les plus intimes de l’uraniste. Alors il se met à pratiquer le chantage le plus raffiné. La malheureuse victime, placée entre l’alternative de payer ou de se rendre impossible dans la société, de perdre une situation respectée, de se voir couvert de honte, lui et sa famille, paient ; et plus il paie, plus devient avide le vampire qui le suce jusqu’à ce que finalement le pauvre jeune homme n’ait plus le choix qu’entre la ruine matérielle ou le déshonneur. Qui s’étonnera que les nerfs ne soient pas toujours assez forts pour tenir tête à cette lutte terrible ? Chez les uns, les nerfs succombent complètement, le trouble mental se produit, et le malheureux trouve enfin dans