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observation très juste en elle-même, bien que mal interprétée. Il rappelle que, d’après les observations de Houzeau, chez la plupart des animaux, la tendresse intime entre la mère et l’enfant n’existe que pendant la période de l’allaitement et qu’elle fait place, plus tard, à une indifférence complète

Le même fait (l’affaiblissement de l’affection pour l’enfant après le sevrage) a été observé par Bastian chez certains peuples sauvages.

Dans certains états pathologiques, ainsi que cela ressort de la thèse de doctorat de Chambard, des endroits du corps voisins des mamelles (chez les hystériques) ou des parties génitales peuvent jouer le rôle de zones érogènes.

Chez l’homme, la seule zone érogène, au point de vue physiologique, c’est le gland et peut-être aussi la peau des parties extérieures des organes génitaux. Dans certains cas pathologiques, l’anus peut devenir érogène – cela expliquerait l’automasturbation anale, cas très fréquent, et la pédérastie passive (Comparez Garnier, Anomalies sexuelles, Paris, p. 514, et A. Moll, L’Inversion sexuelle, p. 63).

Le processus psychophysiologique qui forme le sens sexuel, est ainsi composé :

1o Représentations évoquées par le centre ou par la périphérie ;
2o Sensations de plaisir qui se rattachent à ces évocations.

Il en résulte le désir de la satisfaction sexuelle (libido sexualis). Ce désir devient plus fort à mesure que l’excitation du cône cérébral, par des images correspondantes et par l’intervention de l’imagination, accentue les sensations de plaisir, et que, par l’excitation du centre d’érection et l’hyperhémie des organes génitaux, ces sensations de plaisir sont poussées jusqu’aux sensations de volupté (sécrétion de liquor prostaticus[ws 1] dans l’urèthre, etc.).

Si les circonstances sont favorables à l’accomplissement de l’acte sexuel et satisfont l’individu, il cédera au penchant

  1. sperme