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B…, âgé de trente-sept ans, célibataire, fait une impression étrange par sa mise de gommeux, son langage et ses manières affectés. Son œil a une expression névropathique et romanesque ; autour de sa bouche se dessine toujours un sourire d’infatuation. Il prétend être né de parents sains. Une sœur de son père et une sœur de sa mère eurent une maladie mentale. D’autres sœurs de sa mère passaient pour des dévotes excentriques.

B… n’a jamais eu de maladies graves. Dès son enfance il était excentrique, fantasque, aimait les romans de chevalerie et autres, s’absorbait tout entier dans ces sortes d’histoires et finissait par s’identifier, dans son imagination surchauffée, avec les héros du roman. Il croyait toujours être quelqu’un de supérieur aux autres, attachait une grande valeur à une mise élégante et aux bijoux ; et lorsque les dimanches il se pavanait, il croyait dans son imagination être un fonctionnaire supérieur. B… n’a jamais présenté de symptômes d’épilepsie. Dans sa première jeunesse, il a pratiqué un onanisme modéré, plus tard le coït d’une façon modérée. Il n’a jamais eu avant des sentiments ou des impulsions sexuelles perverses. Il vivait d’une vie retirée et employait ses loisirs à la lecture (ouvrages populaires et histoires de chevalerie, Dumas entre autres). B… n’était pas buveur. Ce n’est qu’exceptionnellement qu’il se préparait une sorte de bowle et en la buvant il se sentait excité sexuellement.

Depuis quelques années son libido ayant considérablement diminué, il avait conçu pendant ses libations alcooliques « l’idée bête en diable » et le désir genitalia adspectui feminarum publice exhibere[ws 1].

Quand il est dans cet état, il s’échauffe ; le cœur lui bat violemment, le sang lui monte à la tête, et alors il ne peut se défendre contre son penchant. Il ne voit ni n’entend plus autre chose, et il est alors tout à fait absorbé par son désir. Après il a souvent frappé à coups de poing sa tête folle et pris la ferme résolution de ne plus faire de pareilles choses, mais les idées folles lui sont toujours revenues.

Pendant ces exhibitions, son pénis n’a qu’une demi-érection et jamais il n’y a éjaculation, celle-ci d’ailleurs ne se produit que tardivement quand il fait le coït. Il lui suffit, lorsqu’il exhibe, genitalia adspicere[ws 2], et il a alors l’idée soulignée par une sensation voluptueuse que cet aspect doit être très agréable aux femmes, de même que lui regarde genitalia feminarum[ws 3]. Il n’est capable de faire le coït que lorsque la puella se montre très prévenante. Sinon il

  1. d’exposer publiquement ses parties génitales au regard des femmes
  2. qu’on regarde ses parties génitales
  3. le sexe des femmes