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À partir de l’âge de dix-sept ans, il eut des rapports sexuels avec des femmes. Il avait un grand plaisir à se montrer nu devant elles. Il continuait ses exhibitions dans les rues. Mais comme dans les urinoirs il ne pouvait compter que rarement sur des spectateurs féminins, il choisit pour théâtre de ses délits les églises. Pour pouvoir s'exhiber dans ces endroits, il était toujours obligé de se remonter le courage par quelques verres.

Sous l’influence des boissons alcooliques, l’impulsion qu’il pouvait ordinairement assez bien maîtriser, devenait irrésistible. Br… n’a pas été condamné, il perdit sa place et depuis il boit encore davantage. Peu de temps après, nouvelle arrestation pour exhibition et masturbation dans une église. (Magnan, idem.)


Observation 176. – X…, garçon coiffeur, trente-cinq ans, plusieurs fois condamné pour délits de mœurs, a été de nouveau arrêté parce que depuis trois semaines il rôdait autour d’une école de filles, il cherchait à attirer sur lui l’attention des filles, et quand il y réussissait il s’exhibait immédiatement. À l’occasion, il leur avait aussi promis de l’argent en leur disant : Habeo mentulam pulcherrimam, venite ad me ut eam lambatis[ws 1].

X… avoue tout au magistrat, mais, dit-il, il ne sait pas comment il a pu arriver à commettre de pareils actes. D’habitude c’est un homme de fort bon sens, mais il a un penchant à commettre ce délit, et il ne peut pas le réprimer.

Déjà, en 1879, étant soldat, il a quitté le service pour rôder dans la ville et s’exhiber devant des enfants. Un an de prison. En 1881, même délit. Il courait après les enfants et s’arrêtait fixe. Un an et trois mois de prison. Deux jours après avoir été rendu à la liberté il disait à deux petites filles : « Si mentulam meam videre vultis, mecum in hanc tabernam veniatis. »[ws 2] Il nia ces paroles et prétendit qu’il était ivre. Trois mois de prison.

En 1883, nouvelle exhibition. Il ne prononça pas une parole ; pendant son interrogatoire, il prétendit que depuis une maladie grave qu’il avait eue, il y a huit ans, il souffrait de ces excitations morbides. Un mois de prison. En 1884, exhibition devant des filles dans un cimetière ; en 1885, idem. Il déclara : « Je reconnais mon tort, mais c’est une maladie ; quand cela me prend, je ne puis pas m’empêcher de faire ces actes. Parfois il se passe un plus long laps de temps pendant lequel ces penchants ne me viennent pas. » Six mois de prison.

Relaxé le 12 août 1885, il récidive le 13 août. Même excuse.

  1. J’ai un très joli pénis, viens avec moi pour le lécher
  2. Si tu veux voir mon pénis, viens avec moi dans cette auberge.