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Pendant la période d’observation il n’est ni malade d’esprit, ni mentalement affaibli.

Il se comporte d’une manière très décente et exprime une profonde horreur pour ses délits sexuels.

Il les explique de la façon suivante. D’habitude il n’est pas buveur, et par moments il a pourtant une impulsion à boire. Aussitôt qu’il a commencé à boire, il se produit un afflux de sang à la tête, des vertiges, de l’inquiétude, de l’angoisse, de l’oppression. Alors il tombe dans une sorte d’état de rêve. Un charme irrésistible le contraint à se découvrir, ce qui lui procure du soulagement et de la liberté pour respirer.

Une fois découvert il ne sait plus ce qu’il fait. Comme signes précurseurs de ces accès il a des scintillements devant les yeux et du vertige.

Il n’a qu’un souvenir très vague et semblable à un rêve lointain de sa période d’obnubilation.

Ce n’est qu’avec le temps que des représentations et des impulsions sexuelles se sont associées à ses états d’obnubilation pleins d’angoisse. Déjà, plusieurs années auparavant, en proie à cet état, il avait déserté sans motif et en s’exposant aux plus grands dangers ; une fois il a sauté par une fenêtre du deuxième étage : une autre fois il a quitté une bonne place et est allé sans projet dans un pays voisin où il fut bientôt arrêté pour exhibitionnisme.

Quand par hasard L… s’enivrait, en dehors de sa période de maladie, il n’exhibait jamais. À l’état lucide ses sentiments et ses rapports sexuels sont tout à fait normaux. (Dr Holzen, Friedreichs Blætter, 1890, fascicule 6.) Comme autres cas voir les observations 153, 155.


Un groupe qui, au point de vue clinique, est très voisin de celui des exhibitionnistes épileptiques, est représenté par certains neurasthéniques, chez lesquels il se produit aussi par accès des états d’obnubilation[1] (épileptoïde ?) avec une oppression anxieuse. Les impulsions sexuelles qui s’associent à ces états peuvent amener impulsivement à des actes d’exhibitionnisme.


Observation 171. – Dr S…, professeur de lycée, a provoqué

  1. Comparez v. Krafft, Ueber transitorisches Irresein bei Neurasthenischen, Journal Irrenfreund, 1883, no 8 et Wiener klin. Wochenschrift, 1891, no 50.