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deux frères épileptiques et un qui était aliéné. Lui-même présente des crises épileptiques plus légères ; il a de temps en temps l’esprit voilé ; dans cet état il erre sans but et ne sait plus après où il a été. Il passait pour un homme convenable ; il est maintenant accusé d’avoir dans une maison étrangère exhibé quatre à six fois ses parties génitales et joué avec. Le souvenir de ces actes était très vague chez lui.

L… avait déjà subi une grave condamnation pour avoir déserté plusieurs fois pendant qu’il était au régiment (probablement ces désertions ont eu lieu dans un état de trouble épileptique) ; en prison, il fut atteint d’une maladie mentale et on le transporta pour cause de « folie épileptique » à la Charité, d’où il fut plus tard renvoyé comme guéri. En ce qui concerne les actes incriminés, il faut exclure l’idée de cynisme ou d’exubérance. Il est probable qu’ils ont été commis dans un état d’obnubilation intellectuelle, ce qui ressort entre autres du fait que cet homme paraissait étrange au point de vue psychique, même aux agents qui l’arrêtaient, et qui l’appelaient l’idiot. (Liman, Vierteljahrsschr. f. ger. Med., N. F., XXXVIII, fascicule 2.)


Observation 170. – L…, trente-sept ans, s’est rendu coupable d’avoir, du 15 octobre jusqu’au 2 novembre 1889, fait un grand nombre d’exhibitions devant des filles ; il avait commis ces actes en plein jour, dans la rue, et même dans des écoles où il pénétrait. À l’occasion il arrivait qu’il demandait aux filles la masturbation ou le coït, et comme cela lui était refusé, il se masturbait devant elles. À G…, se trouvant dans un cabaret, il frappa avec son pénis, mis à nu, sur les vitres, de sorte que les servantes et les enfants qui étaient dans la cuisine le virent.

Après son arrestation, on constata que, depuis 1870, L… avait déjà nombre de fois provoqué du scandale par ses exhibitions, mais qu’il avait toujours échappé à une condamnation, grâce aux preuves d’une maladie mentale établies par les médecins. En revanche, il avait subi, pendant son service militaire, des condamnations pour désertion et vol, et une fois, comme civil, pour vol de cigares. À plusieurs reprises il a été interné dans un asile d’aliénés pour maladie mentale (accès de folie). Du reste il s’était fait remarquer par son caractère changeant et querelleur, par son excitation périodique et son inconstance.

Le frère de L… est mort paralysé. Lui-même ne présente aucun stigmate de dégénérescence ni d’antécédents épileptiques.