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Ces horreurs sexuelles ne semblent se rencontrer que chez les débauchés qui, rassasiés des jouissances sexuelles naturelles, ont vu en même temps s’affaiblir leur puissance. La pædicatio mulierum[ws 1] ne paraît pas être de nature psychopathique, mais une pratique d’époux d’un niveau moral très bas qui ont peur de faire des enfants, ou, en dehors du mariage, de cyniques rassasiés de jouissances sexuelles.

L’importance pratique du sujet nous oblige à examiner de plus près, au point de vue médico-légal, les actes sexuels qui ont été déclarés par le législateur punissables comme délits de mœurs. Ce qui nous aidera dans cet examen, c’est que les actes psycho-pathologiques qui dans certaines circonstances sont tout à fait similaires à ceux qui appartiennent à la catégorie physio-psychologique, seront mis dans leur vrai jour par la comparaison avec ces derniers.


1o Outrage aux mœurs par exhibitionnisme
(Autriche, art. 516 ; Projet de loi, art. 195 ; Code allemand, art. 183.)

La pudeur est dans la vie civilisée de l’homme moderne un trait de caractère et un principe tellement enracinés par l’éducation des siècles qu’il faut bien supposer de prime abord l’existence d’un état psycho-pathologique chez ceux qui outragent grossièrement la décence publique.

On supposera, avec juste raison, qu’un individu qui blesse d’une telle façon le sentiment moral des hommes et en même temps sa propre dignité, n’a jamais pu acquérir de principes moraux (idiots), ou les a perdus (faiblesse mentale acquise), ou qu’il a agi dans un moment de trouble de sa conscience (folie transitoire, troubles de l’esprit).

Un acte très singulier et qui rentre dans cette catégorie est l’exhibitionnisme.

Les cas observés jusqu’ici nous montrent que ce sont exclusivement des hommes qui découvrent avec ostentation leurs

  1. sodomisation de la femme