Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/508

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vie sexuelle est amenée à un degré morbide, que même elle devient perverse dans certaines circonstances et se manifeste assez distinctement. Mais, dans la folie érotique, l’état de surexcitation sexuelle ne se manifeste pas tant par des procédés et des actes qui visent directement la satisfaction sexuelle, que – il y a des exceptions – par un amour platonique, un enthousiasme romanesque pour une personne de l’autre sexe pour la satisfaction esthétique qu’elle procure ; dans certaines circonstances cet enthousiasme peut se reporter sur un produit de l’imagination, un tableau ou une statue.

L’amour sans vigueur ou qui ne se manifeste que spirituellement pour l’autre sexe, n’a d’ailleurs souvent sa cause que dans l’affaiblissement des organes génitaux, résultat de la masturbation pratiquée trop longtemps ; souvent sous l’enthousiasme chaste pour un être aimé, se cachent une grande lubricité et des abus sexuels. Chez les femmes notamment, une excitation sexuelle violente dans le sens de la nymphomanie peut se déclarer épisodiquement.

La paranoïa religiosa aussi porte, dans la plupart des cas, sur la sphère sexuelle qui se manifeste par un instinct sexuel d’une violence morbide et d’une précocité anormale.

Le libido trouve sa satisfaction dans la masturbation ou dans l’extase religieuse dont l’objet peut être la personne d’un prêtre ou de certains saints, etc.

Nous avons parlé assez longuement de ces rapports psycho-pathologiques sur le terrain sexuel et le terrain religieux.

À part la masturbation, les délits sexuels sont relativement assez fréquents dans la paranoïa religieuse.

L’ouvrage de Marc contient un cas bien remarquable de folie religieuse qui a conduit à l’adultère. Giraud. (Annal. méd.-psychol.) a rapporté un cas d’impudicité commis sur des petites filles par un homme de quarante-trois ans, atteint de