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des heures pendant lesquelles l’esprit de T… était voilé et il avait de temps en temps de l’amnésie. Bientôt après T… fut de nouveau poursuivi pour outrage aux mœurs commis en public ; cette fois, il fut condamné à quinze mois de prison. En prison il était toujours malade et ses facultés mentales s’affaiblissaient à vue d’œil. Pour ce motif il fut gracié, mais sa faiblesse mentale progressait de plus en plus. À plusieurs reprises on constata chez lui des accès épileptiformes (crampes toniques avec perte de la conscience et tremblements). (Auzouy, Annal. méd.-psychol., 1874, novembre ; Legrand du Saulle, Étude méd.-légales, etc., p. 99.)


Nous allons clore cette énumération si importante au point de vue médico-légal par le cas suivant d’un délit de mœurs commis avec des enfants, cas que l’auteur a personnellement observé et ensuite rapporté dans Friedreichs Blætter[1]

Le cas est d’autant plus curieux qu’on a pu établir avec certitude qu’au moment de l’acte, il y avait inconscience épileptique et que – ainsi qu’il ressort des species facti[ws 1] – donnés en latin pour des raisons qu’on comprendra, – les procédés de raffinement sont pourtant possibles dans cet état.


Observation 158. – P…, quarante-neuf ans, marié, interne d’un hospice, est accusé d’avoir, le 25 mai 1883, commis dans sa chambre les horribles délits de mœurs suivants sur la personne de la petite D…, âgée de dix ans, et sur la petite G.… âgée de neuf ans.

Voici la déposition de la petite D… :

J’étais avec G…, et ma petite sœur J…, âgée de trois ans, dans le pré. P…, nous appela dans sa chambre de travail et en ferma la porte aux verrous. Tum nos exosculabatur, linguam in os meum demittere tentabat, faciem que mihi lambebat ; sustulit me in gremium, bracas aperuit, vestes meas sublevavit, digitis me in genitalibus titillabat et membro vulvam meam fricabat ita ut humidam fierem[ws 2]. Lorsque je criai, il me donna douze kreutzers et me menaça de me tuer d’un coup de fusil si je disais un mot de ce qui s’était passé. Finalement il m’invita à revenir le lendemain.

  1. constatations
  2. Alors, il nous a couvert de baisers, puis il a tenté d’introduire sa langue dans ma bouche, il me léchait le visage ; il me prit sans ses bras, ouvrit son pantalon, releva ma robe, il me titillat le sexe des doigts et frotta son membre sur ma vulve pour qu’elle devienne humide.
  1. Comparez encore Liman : Zweifelhafte Geistessustaende, cas 6 ; le travail de Lasègue sur les exhibitionnistes (Union méd., 1871) ; Ball et Chamburd, Somnambulisme (Dict. des sciences méd., 1881).