Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/493

Cette page a été validée par deux contributeurs.

suivis de rage dysthymique et des impulsions à la pédérastie qui duraient huit à quinze jours ; il parle ensuite d’une dame qui, à la ménopause, avait des accès épileptiques avec des impulsions sexuelles pour un garçon.


Observation 150. – W…, sans tare, autrefois sain, intellectuellement normal, tranquille, bon, de mœurs décentes, non adonné à la boisson, manqua d’appétit le 13 avril 1877. Le 14 au matin, en présence de sa femme et de ses enfants, il se leva brusquement de son siège, s’élança sur une amie de sa femme, la conjura et conjura sa femme ensuite de lui accorder le coït. Repoussé, il fut atteint immédiatement d’une crise épileptiforme, à la suite de laquelle il se mit à rager, cassant ce qu’il trouvait, jetant de l’eau bouillante à ceux qui voulaient l’approcher et jetant un enfant dans le foyer. Bientôt après il devint calme, resta troublé pendant quelques jours encore et recouvrit ensuite ses sens mais avec une amnésie complète pour tout ce qui s’était passé (Howalewsky, Jahrbuescher f. Psych., 1879).


Un autre cas étudié par Casper (Klin. Novellen, p. 267) dans lequel un homme ordinairement très convenable, attaqua à peu d’intervalle quatre femmes dans la rue (une fois même devant deux témoins) et en viola une, quoique son épouse, jeune, jolie et saine, habitât tout près, – peut être aussi rattaché à une épilepsie larvée, d’autant plus que l’individu en question avait de l’amnésie de ses actes scandaleux.

La nature épileptique des actes sexuels est incontestable et claire dans les observations suivantes.


Observation 151. – L…, fonctionnaire, quarante ans, époux affectueux, bon père, commit, en quatre années, vingt-cinq délits graves contre les mœurs pour lesquels il eut à purger des peines d’emprisonnement d’assez longue durée.

Comme premier chef, il était accusé d’avoir, en passant à cheval, mis à nu ses parties génitales devant des filles de onze à treize ans et attiré l’attention de celles-ci par des paroles obscènes. Même étant en prison, il s’est montré (genitalibus denudatis[ws 1]) à la fenêtre qui donnait sur une promenade très fréquentée.

  1. avec les parties génitales dénudées