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moi un plaisir particulier de suivre ces individus et de les contempler en marchant derrière eux. Aussitôt que j’apprends qu’ils sont mariés ou qu’ils se commettent avec des filles, mon émotion disparaît. Il y a quelques mois encore je pouvais maîtriser mes penchants et ils ne se faisaient pas remarquer directement. À cette époque, un soldat que je suivais, me sembla disposé à consentir à mes désirs ; je l’abordai. Pour de l’argent, il fut prêt à tout. Statim summa libidine affectus sum eum amplecti et osculari neque periculo videndi deterritus sum, quominus hæc facerem. Genitalia mea apprehendit manibus et statim ejaculatio evenit[ws 1]. Cette rencontre me fit enfin comprendre le but de ma vie, but que je cherchais depuis si longtemps. Je savais que c’était là que mon naturel trouverait son bonheur et sa satisfaction ; à partir de ce moment j’ai pris la résolution de faire tous mes efforts pour trouver un être que je puisse aimer et auquel je resterais attaché pour toujours. Je n’ai aucun remords de ma manière d’agir.

« Il est vrai que dans les moments de calme je sens très bien la grande différence qui existe entre ma façon de penser et les vues du monde ; je connais naturellement aussi, étant jurisconsulte, les dangers d’une liaison telle que je la désire, mais tant que la totalité de ma nature n’aura pas changé, je ne saurais résister aux tentations qui me hantent. Malgré tout, je serais prêt à me soumettre à tout traitement pour sortir de mon état anormal.

« Je sens en femme, et je m’en rends compte, entre autres par le fait que toute représentation sensuelle ayant rapport à une femme me paraît pour ainsi dire forcée et même contre nature. Je suis certain aussi que mon estime pour une femme – je fréquente beaucoup la société des dames et je m’y trouve très bien – se convertirait en aversion dans le cas où j’apercevrais chez elle des inclinations sensuelles pour ma personne. Dans mes rêves et dans mes fantaisies érotiques concernant les hommes, je me figure toujours dans des positions telles que leur figure est tournée vers moi. Maxima mihi esset voluptas, si vir robustus nudus me tanta vi amplecteretur, ut reniti non possem[ws 2]. En général, je me vois dans ces positions dans un rôle tout à fait passif, et ce n’est qu’en faisant violence à mes sentiments que je pourrais m’imaginer dans une autre situation. Je suis d’une timidité vraiment féminine. Quelque grand que soit mon désir de m’approcher de tel ou tel individu, je fais des efforts aussi grands pour ne rien laisser percer de mon inclination. Des moustaches, un système pileux très développé, et même la crasse, me paraissent particulièrement

  1. Immédiatement, je fus affecté de la plus grande volupté, je l’enlaçai et baisai sa bouche ; malgré la peur que je ressentais, je ne pus m’empêcher de faire ces choses. Il saisit mon sexe de la main et aussitôt, j’éjaculai.
  2. J’éprouve le plus grand plaisir lorsqu’un homme robuste et nu m’enlace avec tant de force que je ne puis résister