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satisfaction qu’auparavant et j’ai toujours ce sentiment : « Ah ! puisses-tu donc renoncer à tout cela ! »

Néanmoins, je vous avoue que maintenant encore j’ai immédiatement des érections, quand je me trouve avec de beaux militaires.

Pour terminer, j’ajouterai encore que malgré, ou peut-être à cause de la fréquence de l’onanisme, je n’ai jamais eu de pollutions. L’éjaculation qui d’ailleurs ne consiste et n’a consisté habituellement qu’en quelques petites gouttelettes, ne se produit qu’après une friction d’une durée relativement longue.

Quand pour une raison ou pour une autre, je m’abstenais pendant longtemps de l’onanisme, l’éjaculation se produisait plus promptement et plus abondamment.

Il y a douze ans, Hansen a essayé, mais en vain, de m’hypnotiser.

Au printemps de 1891 l’auteur de l’autobiographie précédente est venu me trouver, en me déclarant qu’il ne pouvait plus continuer cette existence et qu’il considérait le traitement hypnotique comme son dernier moyen de salut, ne se sentant pas lui-même la force nécessaire pour résister à son penchant funeste à l’onanisme et à la satisfaction sexuelle avec des personnes de son propre sexe. Il se sent comme un paria, un être contre nature, mis hors les lois de la nature et de la société, et se trouvant de plus en danger de tomber entre les mains des juges.

Il éprouve une horreur morale en accomplissant l’acte sexuel avec un individu masculin, et pourtant il se sent comme électrisé à la vue d’un beau troupier.

Depuis des années, il n’a plus la moindre sympathie, pas même morale, pour la femme.

La malade m’a paru, au point de vue physique et psychique, exactement tel qu’il s’est présenté dans son autobiographie.

J’ai pu constater que le crâne est un peu hydrocéphale et en même temps plagiocéphale.

Les essais d’hypnotisation se sont heurtés au commencement à des difficultés.

Ce n’est que par le moyen de Braid et en me servant d’un peu de chloroforme que j’ai pu obtenir, dans la troisième séance, un profond engourdissement.

À partir de ce moment, il suffisait de le faire regarder un objet brillant.

Les suggestions consistaient dans l’interdiction de la masturba-