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avec passion au vice de l’onanisme. Mais à cette époque se manifestèrent déjà les premiers symptômes d’un penchant homosexuel. Des jeunes gens vigoureux, des débardeurs de la halle, des ouvriers, des soldats apparurent dans mes rêves, et l’évocation de leur image jouait un rôle pendant la masturbation. En même temps, il se manifesta une première inclination à la pédérastie[ws 1], notamment à la pédérastie passive. Jusqu’à l’âge de quatorze ans j’ai fait souvent avec mon séducteur des essais de pédérastie mutuelle sans que l’on ait réussi à accomplir une immissio[ws 2]. Parallèlement à ces tendances, il existait encore un penchant faible pour le sexe féminin. Environ six mois après la première masturbation, j’allai une fois chez une puella publica[ws 3], mais je n’eus ni éjaculation ni volupté particulière. Plus tard j’ai fait jusqu’à l’âge de dix-neuf ans six fois le coït dans des maisons publiques. L’érection et l’éjaculation se produisaient promptement, mais sans me procurer une grande volupté. L’onanisme, surtout pratiqué mutuellement, m’était au moins aussi agréable que le coït. Je n’ai jamais eu ce qu’on appelle un « amour de lycéen ». Il y a dix ans, lorsque je me trouvais à la station balnéaire de H., je crus qu’il s’éveillait en moi de l’amour pour une dame d’une beauté extraordinaire qui appartenait à une grande famille ; je me sentais bien près d’elle et je m’estimai heureux quand je constatai que mon amour était payé de retour. Aussi cette liaison me détourna pendant quelque temps de l’onanisme ; seulement j’avais peur, par suite de l’onanisme pratiqué pendant des années, d’être affaibli et d’être incapable de remplir mes devoirs conjugaux. Quand nous fûmes ensuite séparés par la distance, mon affection se refroidit bien vite ; je m’aperçus que je m’étais berné moi-même et, deux années plus tard, je pouvais apprendre sans la moindre jalousie, que cette dame s’était mariée. Mon penchant pour la femme – si jamais il avait existé – se refroidissait de plus en plus. Il y a deux ans et demi, étant allé avec des amis très virils dans une maison publique à H., je fis mon dernier coït. J’eus encore une érection, mais plus d’éjaculation. La femme m’est devenue indifférente ; la prostituée qui se comporte avec effronterie, provoque mon indignation. J’aime la société des femmes spirituelles, surtout de celles qui sont déjà d’un certain âge, bien que dans la société je sois maladroit, gauche, et souvent même sans tact. Je n’ai jamais trouvé aucun charme aux formes du corps féminin.

Mais revenons à mes tendances perverses. Quand, à l’âge de

  1. sodomie
  2. intromission
  3. fille publique