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l’accouplement de ces animaux. Cette expérience nous montre quelle importance paraît avoir le sens olfactif dans la vita sexualis des animaux.

Il est à noter aussi que certains animaux (musc, chat de Zibeth, castor) ont, dans les parties génitales, des glandes qui dégagent des matières fortement odorantes.

Même en ce qui concerne l’homme, Althaus a mis en relief les corrélations qui existent entre le sens olfactif et le sens génésique. Il cite Cloquet (Osphrésiologie, Paris, 1826). Celui-ci appelle l’attention sur le pouvoir excitant des fleurs ; il rappelle l’exemple de Richelieu qui vivait dans une atmosphère imprégnée des plus forts parfums pour stimuler ses fonctions sexuelles.

Zippe (Wiener med. Wochenschrift, 1879, no 25), parlant d’un cas de kleptomanie observé chez un onaniste, fait aussi ressortir ces corrélations, et il cite comme témoin Hildebrand qui dit, dans sa Physiologie populaire : « On ne peut pas nier que le sens olfactif n’ait quelque connexité avec les fonctions sexuelles. » Les parfums des fleurs provoquent souvent des sensations de volupté et, si nous nous rappelons ce passage du Cantique des cantiques : « Mes mains dégouttaient de myrrhe et la myrrhe s’est écoulée sur mes doigts posés sur le verrou de la serrure », – nous verrons que le roi Salomon avait déjà fait cette observation. En Orient, les parfums sont très aimés à cause de leur effet sur les parties génitales, et les appartements des femmes du Sultan exhalent l’odeur de toutes sortes de fleurs.

Most, professeur à Rostock, raconte le fait suivant : « J’ai appris d’un jeune paysan voluptueux qu’il avait excité à la volupté maintes filles chastes et atteint facilement son but en passant, pendant la danse, son mouchoir sous ses aisselles et en essuyant ensuite, avec ce mouchoir, la figure de sa danseuse. » La perception intime de la transpiration d’une personne peut devenir la première cause d’un amour passionné. Comme preuve, nous citerons le cas de Henri iii qui, à