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chose. Qu’importe si en même temps maint élève sombre au physique et au moral !

Avec une pruderie ridicule on cache d’un voile épais aux jeunes gens qui grandissent la vita sexualis : mais on ne fait pas la moindre attention aux mouvements de leur instinct génital. Combien peu de médecins sont consultés par leurs clients souvent les plus lourdement tarés pendant la période de développement des enfants.

On croit tout devoir abandonner à la nature. Par moments celle-ci s’agite trop violemment et conduit par des voies dangereuses les jeunes gens qui manquent de conseils et de secours.

Il ne nous paraît pas à propos d’approfondir ici le côté prophylactique de la question[1].

Les parents et les précepteurs trouveront beaucoup d’indications et d’instructions dans ce livre ainsi que dans les nombreux ouvrages scientifiques sur la masturbation.

Voici les points à remplir dans le traitement de l’inversion sexuelle :

1o Combattre l’onanisme ainsi que les autres éléments nuisibles à la vita sexualis.

2o Suppression de la névrose (neurasthenia sexualis et universalis) produite par des conditions anti-hygiéniques de la vita sexualis.

3o Traitement psychique pour combattre les sentiments et les impulsions homosexuels et développer le penchant hétérosexuel.

Le point principal de l’action devra viser à remplir la troisième indication, surtout contre l’onanisme.

  1. Les paroles suivantes, que m’a écrites le malade de l’observation 88 de la 6e édition, sont dignes d’attention sous le rapport de la prophylaxie : « Si jamais on arrivait, non pas à détruire, comme chez les Spartiates, les jeunes gens malingres pour avoir une bonne sélection dans le sens des idées darwiniennes, mais à reconnaître notre inversion sexuelle à l’âge de notre première jeunesse, on pourrait peut-être, pendant cette période, guérir par la suggestion, la pire de toutes les maladies ! Il est probable que la guérison pourrait être plus facilement obtenue dans la jeunesse que plus tard. »