que l’introduction d’un membrum virile serait impossible ; d’ailleurs très sensible. Il est évident que jusqu’ici le coït n’a pas eu lieu. L’utérus est senti à travers le rectum gros comme une noix ; il est immobile et en rétroflexion.
Le bassin est aminci dans tous les sens (rabougri), avec un type masculin très prononcé. La distance entre les pointes de l’os iliaque antérieur est de 22, 3 (au lieu de 26, 9), celle des crêtes iliaques 26, 5 (au lieu de 29, 3) celle des trochanter de 27, 7 (31), les conjungata externes ont 17, 2 (19-20), et les internes ont 7, 7 (au lieu de 10, 8). En raison du peu de largeur du bassin, les cuisses ne sont pas convergentes comme c’est le cas chez la femme, mais leur position est tout à fait droite.
Le rapport médical a démontré que chez S…, il y a une inversion morbide et congénitale du sentiment sexuel, inversion qui se manifeste même anthropologiquement par des anomalies dans le développement du corps, et qui a pour cause de lourdes tares héréditaires ; qu’enfin les actes incriminés trouvent leur explication dans la sexualité morbide et irrésistible de la malade.
La remarque caractéristique de S… : « Dieu m’a inculqué l’amour dans le cœur ; s’il m’a créée telle et pas autrement, est-ce ma faute, ou sont-ce les voies insondables de la Providence ? » est, sous ce rapport, tout à fait légitime.
Le tribunal a prononcé l’acquittement. La « comtesse en vêtements d’homme », comme l’appelaient les journaux, rentra dans la capitale de son pays où elle figure de nouveau comme comte Sàndor. Son seul chagrin est que son amour heureux avec sa Marie ardemment adorée a maintenant disparu.
Une femme mariée, à Brandon (Wisconsin), dont le docteur Kiernan rapporte l’histoire (The med. Standard 1888, nov.-déc), a eu plus de chance. Elle enleva, en 1883, une jeune fille, se laissa marier avec elle à l’église, et vécut maritalement avec elle sans être dérangée.
Un cas rapporté par Spitzka (Chicago med. Review du 20 août 1881) fournit un intéressant exemple historique d’androgynie. Il concerne lord Cornbury, gouverneur de New-York, qui a vécu sous le gouvernement de la reine Anne, et qui, évidemment atteint de moral insanity, était un débauché effréné. Malgré sa haute position, il ne pouvait s’empêcher de se promener dans les rues vêtu en femme et avec toutes les allures et les minauderies d’une cocotte.
Sur un des portraits qu’on a pu conserver de lui, on remarquera surtout l’étroitesse de son os frontal, sa face asymétrique, ses