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B… prétend avoir été maladif dans sa première enfance. Dès l’âge de huit ans, sa vie sexuelle s’éveilla. Il se masturba et eut l’idée penem aliorum puerorum in os arrigere[ws 1], ce qui lui fit grand plaisir. À l’âge de douze ans, il commença à devenir amoureux des hommes, dans la plupart des cas de ceux qui avaient trente ans et portaient des moustaches. Déjà, à cette époque, ses besoins sexuels étaient très développés ; il avait des érections et des pollutions. À partir de ce moment, il s’est masturbé presque tous les jours, en évoquant pendant l’acte l’image d’un homme aimé. Son suprême plaisir était cependant penem viri in os arrigere[ws 2]. Il en avait une éjaculation avec la plus vive volupté. Environ douze fois seulement, il a pu, jusqu’ici, goûter ce plaisir. Quand il se trouvait en présence d’hommes sympathiques, il n’a jamais eu de dégoût pour le pénis d’autrui, au contraire. Il n’a jamais accepté les propositions de pédérastie[ws 3] qui, soit active, soit passive, lui répugne au plus haut degré. En accomplissant ces actes pervers, il s’est toujours figuré être dans le rôle d’une femme. Sa passion pour les hommes qui lui étaient sympathiques était sans bornes. Il aurait été capable de tout pour un amant. Il tressaillait d’émotion et de volupté rien qu’en l’apercevant.

À l’âge de dix-neuf ans, il s’est laissé souvent entraîner par des camarades à aller au lupanar. Il n’a jamais trouvé de plaisir au coït. Pour avoir de l’érection en présence de la femme, il a toujours dû s’imaginer qu’il avait affaire à un homme aimé. Ce qu’il aurait préféré à tout, c’est que la femme lui permît l’immissio penis in os[ws 4], ce qui lui a toujours été refusé. Faute de mieux, il pratiquait le coït ; il est même devenu deux fois père. Son dernier enfant, une fille de huit ans, commence déjà à se livrer à la masturbation et à l’onanisme mutuel, ce dont il est profondément affligé. N’y aurait-il pas quelque remède à cela ?

Le malade affirme qu’avec les hommes il s’est toujours senti dans le rôle de la femme, même dans les rapports sexuels. Il a toujours pensé que sa perversion sexuelle avait pour cause originaire le fait que son père, en le procréant, avait voulu faire une fille. Ses frères et ses sœurs l’avaient toujours raillé à cause de ses manières féminines. Balayer la chambre, laver la vaisselle étaient pour lui des occupations agréables. On a souvent admiré ses aptitudes pour ce genre de travaux, et on a trouvé qu’il y était plus adroit que bien des filles. Quand il pouvait le faire, il se déguisait en fille. Pendant le carnaval, il allait dans les bals déguisé en femme. Dans ces occasions, il réussissait parfaitement à imiter

  1. d’exciter dans sa bouche le sexe des autres garçons
  2. d’exciter le sexe des hommes dans sa bouche
  3. sodomie
  4. introduction du pénis dans sa bouche