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manière de voir de la société, j’essayai à plusieurs reprises de les maîtriser ; je ne faisais que les attiser davantage, et mes amis disaient qu’ils avaient observé sur eux le même effet. Me sentant exclusivement attiré vers les jeunes gens vigoureux et très virils, et ne trouvant que rarement des complaisances chez ces individus, j’en étais souvent réduit à acheter ce consentement. Comme mes désirs ne visaient que des personnes de la classe inférieure, j’en trouvais toujours qui, pour de l’argent, se prêtaient à mes fantaisies. J’espère que les révélations que je vais faire ne provoqueront pas votre indignation ; j’ai voulu d’abord les passer sous silence, mais il faut que je les ajoute pour rendre ma communication plus complète, puisqu’elles sont destinées à augmenter le nombre des cas que vous avez observés. J’éprouve le besoin d’accomplir l’acte sexuel de la façon suivante :

« Pene juvenis in os recepto, ita ut commovendo ore meo effecerim, ut is quem cupio, semen ejaculaverit, sperma in perinæum exspuo, femora comprimi jubeo et penem meum adversus et intra femora compressa immitto. Dum hæc fiunt, necesse est ut juvenis me, quantum potest, amplectatur. Quæ prius me fecisse narravi, eumdem mihi afferunt voluptatem, acsi ipse ejaculo. Ejaculationem pene in anum immitendo vel manu terendo assequi, mihi sequaquam amœnum est[ws 1].

« Sed inveni qui penem meum recaperint atque ea facientes quæ supra exposui, effecerint, ut libidines meæ plane sint saturatæ[ws 2].

« Quant à ma personne, je dois encore donner les renseignements suivants. J’ai 1m,86 de taille ; je suis d’un habitus[ws 3] tout à fait viril, et bien portant, sauf une irritabilité anormale de la peau. J’ai des cheveux blonds et touffus, la barbe idem. Mes parties génitales sont de grosseur moyenne et d’une conformation normale. Je suis capable de faire, dans les vingt-quatre heures, quatre à six fois l’acte dont j’ai parlé, sans éprouver la moindre fatigue. Mon genre de vie est très régulier. Je ne bois que très peu d’alcool et je suis très modéré dans l’usage du tabac. Je joue assez bien du piano, et quelques petites compositions que j’ai faites ont été très applaudies. Il n’y a pas longtemps, j’ai achevé un roman qui, comme premier ouvrage, est très favorablement apprécié par mes amis. Ce roman a pour sujet plusieurs problèmes de la vie des invertis sexuels. Étant donné le grand nombre de compagnons de souffrance que j’ai connus personnellement, je fus, bien entendu, souvent à même de faire des observations sur les diverses formes de cette anomalie ; les renseignements suivants pourront donc vous être de quelque utilité.

  1. J’avale le sexe du garçon, en sorte qu’en remuant la bouche, je l’excite — ce que je désire — il éjacule sa semence tandis que j’expulse mon sperme du périnée ; je désire le coït et j’introduis mon pénis entre ses cuisses serrées. Ce faisant, il faut que le garçon, autant que possible, m’enlace. Comme je l’ai déjà dit, cela me procure de la volupté et me fait éjaculer. J’éjacule dans son anus ou bien, par l’action de ma main, je répands un flot agréable
  2. Cependant il s’est trouvé que mon pénis rétrécisse, après que j’ai fait ce que j’ai raconté, car mon désir sexuel était complètement épuisé.
  3. manière d’être