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réguliers, et alors tout plaisir sexuel deviendrait un acte sans jouissance, bien que non impossible à accomplir ; d’autre part, il me manquerait le véritable amour pour la femme, attrait que j’éprouve en face des jeunes gens et qui me fait paraître désirable un commerce avec eux, même sans rapports sexuels. Mon plus grand bonheur serait une vie commune avec un jeune homme qui me plairait au physique, mais qui s’accorderait avec moi au point de vue intellectuel, qui comprendrait tous mes sentiments et qui, en même temps, partagerait mes idées et mes désirs.

Pour me plaire, les jeunes gens devaient avoir entre dix-huit et vingt-huit ans ; quand j’avançai en âge, la limite des jeunes gens capables de m’exciter fut également reculée. Du reste, les tailles les plus diverses peuvent me plaire. La figure joue le principal rôle, bien que ce ne soit pas tout. Ce sont plutôt les blonds que les bruns qui m’excitent ; ils ne doivent pas être barbus ; ils doivent porter une petite moustache peu épaisse, ou pas de moustache du tout. Pour le reste, je ne puis dire que certaines catégories de figures me plaisent. Je repousse les visages à nez grand et droit, aux joues pâles, bien qu’il y ait là aussi des exceptions. Je vois avec plaisir des régiments de soldats, et bien des hommes me plaisent en uniforme, qui me laisseraient froid, s’ils étaient en bourgeois.

De même que chez les femmes, c’est une mise commune (surtout les jaquettes claires) qui m’excite, le costume militaire exerce un attrait sur moi. Dans les salles de danse, dans des cabarets fréquentés par de nombreux militaires, me mêler dans la foule aux troupiers et décider ceux qui me plaisent à me donner l’accolade et à m’embrasser, – bien qu’au point de vue intellectuel et social toute grossièreté de propos et de manières me répugne,  – me mêler, dis-je, aux soldats, constituerait une stimulation naturelle de mes sens.

En présence de jeunes gens des meilleures classes, l’envie sensuelle se manifeste moins. Ce que j’ai dit de l’attrait qu’exerce sur moi le costume, ne doit pas être pris dans ce sens que ce sont les vêtements qui m’excitent. Cela veut dire que le vêtement peut contribuer à renforcer et à mieux faire ressortir l’effet que me produit la figure qui, dans d’autres circonstances, ne m’attirerait pas avec autant de force. Je puis en dire autant, seulement dans un autre sens, de l’odeur et de la fumée des cigares. Chez les hommes qui me sont indifférents, l’odeur de cigare m’est plutôt désagréable ; mais chez les gens qui me sont sexuellement sym-