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et un ans, d’aller au bordel. Je soutins, pendant deux ou trois ans, un combat quotidien (s’il y avait eu des bordels d’hommes, aucun scrupule n’aurait pu m’empêcher d’y aller). Enfin, j’allai un jour au lupanar ; je n’arrivai pas même à l’érection, d’abord parce que la fille, bien que jeune et assez fraîche pour une prostituée, n’avait pas de charme pour moi, ensuite parce qu’elle ne voulut pas m’embrasser sur la bouche. Je fus très déprimé et je me crus impuissant.

Trois semaines après, je visitai aliam meretricem quæ statim osculo erectionem effecit ; erat robusto corpore, habuit crassa labia, multo libidinosior quam prior. Jam post tres minutas oscula sola in os data ejaculationem ante portam effecerunt[ws 1]. J’allai sept fois chez des prostituées, pour essayer d’arriver au coït.

Parfois, je n’arrivais point à avoir d’érection, parce que la fille me laissait froid ; d’autres fois, j’éjaculais trop tôt. En somme, les premières fois, j’eus quelque répugnance à penem introducere[ws 2], et même, après avoir réussi à faire le coït normal, je n’y éprouvai aucun charme. La satisfaction voluptueuse est produite par des baisers sur la bouche, c’est pour moi le plus important ; le coït n’est que quelque chose d’accessoire qui doit servir à rendre plus étroit l’enlacement. Le coït seul, quand même la femme aurait pour moi les plus grands charmes, me serait indifférent sans les baisers, et même, dans la plupart des cas, l’érection cesse ou elle n’a pas lieu du tout quand la femme ne veut pas m’embrasser sur la bouche. Je ne peux pas embrasser n’importe quelles femmes, mais seulement celles dont la vue m’excite ; une prostituée dont l’aspect me déplaît ne peut me mettre en chaleur, malgré tous les baisers qu’elle pourrait me prodiguer et qui ne m’inspireraient que du dégoût.

Ainsi, depuis quatre ans, je fréquente tous les dix à quinze jours le lupanar ; ce n’est que rarement que je ne réussis pas à coïter, car je me suis étudié à fond, et je sais, en choisissant la puella[ws 3], si elle m’excitera ou si elle me laissera froid. Il est vrai que, ces temps derniers, il m’est arrivé de nouveau de croire qu’une femme m’exciterait et que pourtant aucune érection ne s’est produite. Cela se produisait surtout quand, les jours précédents, j’avais dû faire trop d’efforts pour étouffer mon penchant pour les hommes.

Dans les premiers temps de mes visites au lupanar, mes sensations voluptueuses étaient très minimes ; je n’éprouvais que rarement un vrai plaisir (comme autrefois par les baisers).

  1. une autre prostituée qui, immédiatement après le baiser, me procura une érection ; elle était robuste, avec des lèvres épaisses et bien plus voluptueuse que celles que j’avais connues auparavant. Maintenant, trois minutes après que je l’eusse embrassée devant sa porte, j’éprouvai une érection.
  2. à introduire mon pénis
  3. fille