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successit, voluptate erat perfusus ; ab vigesimo secundo anno interdum talis occasionibus semen ejaculavit. Ab hoc tempore idem factum est si quis, qui ipsi placuit, manum ad femora posuerat. Ab hinc metuit ne viris manum adferret. Maxime pericolusus sibi homines plebeios fuscis et adstrictis bracis indutos esse putat. Summum gaudium ei esset si viros tales amplecti et ad se trahere sibi concessum esset ; sed patriæ mores hoc fieri velant. Pæderastia ei displacet ; magnam voluptatem genitalium virorum adspectus ei affert. Virorum occurentium genitalia adspici semper coactus est.[ws 1]

Au théâtre, au cirque, etc., c’étaient les artistes masculins qui seuls l’intéressaient. Le malade prétend n’avoir jamais remarqué chez lui un penchant pour les femmes. Il ne les évite pas ; à l’occasion, il danse même avec elles, mais, en le faisant, il ne ressent pas la moindre émotion sexuelle.

À l’âge de vingt-huit ans, le malade était déjà neurasthénique, peut-être bien à la suite de ses excès de masturbation.

Ensuite ce furent de fréquentes pollutions pendant le sommeil, pollutions qui l’affaiblissaient. Dans ces pollutions il ne rêvait que très rarement des hommes, et jamais des femmes. Une fois la pollution fut provoquée par un rêve lascif dans lequel il commettait un acte de pédérastie[ws 2]. Sauf ce cas, ses rêves de pollutions lui représentaient des scènes de mort, des attaques par des chiens, etc. Le malade continuait de souffrir du plus violent libido sexualis. Souvent il lui venait des idées voluptueuses d’aller se réjouir à l’abattoir à la vue des bêtes en agonie ou de se laisser battre par des garçons ; mais il résistait à ce désir de même qu’à l’impulsion de mettre un uniforme militaire.

Pour se débarrasser de son habitude de la masturbation et pour satisfaire son libido nimia[ws 3], il se décida à faire une visite au lupanar. Il tenta un premier essai de satisfaction sexuelle avec une femme, à l’âge de vingt et un ans, un jour qu’il avait fait force libations bachiques. La beauté du corps de la femme, de même que toute nudité féminine, lui était à peu près indifférente. Mais il était capable de pratiquer le coït avec plaisir, et il fréquenta dorénavant régulièrement le lupanar, « pour raisons de santé », comme il disait.

À partir de cette époque, il trouvait aussi un grand plaisir à se faire raconter par des hommes leurs rapports sexuels avec des femmes.

Au lupanar, des idées de flagellation lui viennent très souvent, mais il n’a pas besoin de fixer ces images pour être puissant.

  1. Il éprouvait souvent une violent désir sexuel de se presser contre les fesses des hommes. Lorsqu’il se trouvait dans une foule, s’il se présentait une occasion favorable, il était rempli de bonheur ; dès l’âge de vingt-deux ans, il lui arrivait d’éjaculer dans de telles circonstances. Cela lui arrivait aussi lorsqu’il lui semblait que quelqu’un avait posé sa main sur sa cuisse. Mais, il craignait que la main d’un homme se pose sur lui. Il pensait que les hommes du peuple en pantalons sombres et ajustés étaient dangereux. Pourtant sa plus grande joie aurait été que de tels hommes l’enlacent et l’attirent. Il déteste la pédérastie ; sa plus grande joie est de regarder les sexes des hommes. Lorsque l’occasion se présente, il ne peut s’empêcher de regarder leurs parties génitales.
  2. sodomie
  3. luxure excessive