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hypertrophie de la portion vaginale. Dans un examen plus approfondi la malade se déclare essentiellement homosexuelle ; le penchant pour l’autre sexe, dit-elle, n’est chez elle qu’épisodique et quelque chose de grossièrement sensuel. Il est vrai qu’elle souffre actuellement beaucoup de son penchant sexuel pour ce jeune homme de son entourage, mais elle estime, comme un plaisir plus noble et plus élevé, de pouvoir poser un baiser sur la joue tendre et ronde d’une jeune fille. Ce plaisir se présente souvent, car elle est très aimée parmi ces « gentilles créatures », comme une « tante complaisante », puisqu’elle leur rend sans se décourager les « services les plus chevaleresques » et se sent alors toujours être un homme.


OBSERVATION 107 (Inversion sexuelle, avec satisfaction par rapports hétéro-sexuels). – M. Z…, trente-six ans, rentier, m’a consulté pour une anomalie de ses sentiments sexuels, anomalie qui lui fait paraître comme très risquée la conclusion d’un mariage projeté. Le malade est né d’un père névropathe qui a, la nuit, des réveils subits avec angoisse. Son grand-père était aussi névropathe. Un frère de son père est idiot. La mère du malade et sa famille étaient bien portantes, avec un état mental normal.

Trois sœurs et un frère, ce dernier atteint de folie morale. Deux sœurs sont bien portantes et vivent heureuses en ménage.

Étant enfant, le malade était nerveux, souffrait comme son père de soubresauts nocturnes, mais n’a jamais été atteint de maladies graves, sauf une coxalgie à la suite de laquelle il est resté boiteux.

Les impulsions sexuelles se sont éveillées chez lui très tôt. À l’âge de huit ans, et sans y être incité par quelqu’un, il a commencé à se masturber. À partir de l’âge de quatorze ans, il a éjaculé du sperme. Au point de vue intellectuel, il était bien doué ; il s’intéressait aux arts et à la littérature. De tout temps il fut d’une faible musculature, et ne prit jamais de plaisir aux jeux des garçons, ni plus tard aux occupations des hommes. Il portait un certain intérêt aux toilettes féminines, aux attifements et aux occupations de la femme. Dès l’âge de puberté, le malade s’est aperçu de son affection pour les individus du sexe masculin. C’étaient surtout les jeunes gars de la classe populaire qui lui étaient sympathiques. Les cavaliers avaient pour lui un attrait particulier. Impetu libidonoso sæpe affectus est ad tales homines aversos se premere. Quodsi in turba populi, si occasio fuerit bene