enracinée ; cela ressort déjà du fait que les rêves érotiques de l’uraniste masculin n’ont pour sujet que des hommes, et ceux de l’homosexuel féminin des individus féminins.
L’observation de Westphal, que la conscience de la défectuosité congénitale des sentiments sexuels pour l’autre sexe et du penchant pour son propre sexe, est ressentie péniblement par l’individu atteint, ne se confirme que dans un certain nombre des cas. Beaucoup d’individus n’ont pas même conscience de la nature morbide de leur état. La plupart des uranistes se sentent heureux avec leurs sentiments sexuels pervers et la tendance de leur instinct ; ils ne se sentent malheureux que par l’idée que la loi et la société ont élevé des obstacles contre la satisfaction de leur penchant pour leur propre sexe.
L’étude de l’inversion sexuelle montre nettement les anomalies de l’organisation cérébrale des individus atteints de cette perversion. Gley (Revue philosophique, 1884, janvier) croit pouvoir donner le mot de l’énigme, en supposant que ces individus ont un cerveau féminin avec des glandes génitales masculines, et que, chez eux, c’est la vie cérébrale morbide qui détermine la vie sexuelle, contrairement à l’état normal dans lequel les organes génitaux déterminent les fonctions sexuelles du cerveau.
Un de mes clients m’a exposé une manière de voir très intéressante et qui pourrait être admise pour expliquer l’inversion congénitale primitive. Il prend comme point de départ la bisexualité réelle telle qu’elle se présente anatomiquement chez tout fœtus jusqu’à un certain âge.
On devrait, dit-il, prendre en considération qu’au caractère originairement hermaphrodite des parties congénitales correspond probablement aussi un caractère originairement hermaphrodite avec des germes latents de tous les traits secondaires du sexe, tels que cheveux, barbe, développement des mamelles, etc. L’hypothèse d’un hermaphrodisme latent des traits secondaires du sexe subsistant