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domptable. En 1880, il devint neurasthénique, souffrit de la faiblesse de ses érections et d’ejaculatio præcox ; il devint en même temps de plus en plus impuissant et cessa d’éprouver du plaisir à l’acte sexuel. À cette époque, il eut, pendant une certaine période, un penchant qui lui était auparavant étranger et qui lui paraît encore aujourd’hui inexplicable, pour les rapports sexuels cum puellis non pubibus XII ad XIII annorum[ws 1]. Son libido s’augmentait à mesure que sa puissance s’affaiblissait.

Peu à peu il conçut un penchant pour les garçons de treize à quatorze ans. Il était poussé à s’approcher d’eux.

Quodsi ei occasio data est, ut tangere posset pueros, qui si placuere, penis vehementer se erexit tum maxime quum crura puerorum tangere potuisset. Abhinc feminas non cupivit. Nonnunquam feminas ad coïtum coegit sed erectio debilis, ejaculatio præmatura erat sine ulla voluptate.[ws 2]

Il n’avait plus d’intérêt que pour les jeunes garçons. Il en rêvait et avait alors des pollutions. À partir de 1882, il eut parfois l’occasion, concumbere cum juvenibus[ws 3]. Il était alors sexuellement très excité et se soulageait par la masturbation.

Ce n’est que par exception qu’il osa, socios concumbentes tangere et masturbationem mutuam adsequi[ws 4]. Il détestait la pédérastie. La plupart du temps il était obligé de satisfaire par la masturbation solitaire ses besoins sexuels. Pendant cet acte, il évoquait le souvenir et l’image de garçons sympathiques. Après les rapports sexuels avec des garçons, il se sentait toujours ragaillardi, frais, mais en même temps moralement déprimé par l’idée d’avoir commis un acte pervers, immoral et encourant des peines. Il fait la constatation très pénible que son penchant détestable était plus puissant que sa volonté.

X… suppose que son amour pour son propre sexe a pour cause ses excès des plaisirs sexuels normaux ; il regrette profondément son état et a demandé, au mois de décembre 1880, à l’occasion d’une consultation, s’il n’y avait pas moyen de le ramener à la sexualité normale, puisqu’il n’a pas d’horror feminæ[ws 5] et qu’il aimerait bien à se marier.

Sauf les symptômes d’une neurasthénie sexuelle et spinale modérée, le sujet, d’ailleurs intelligent et exempt de stigmates de dégénérescence, ne présente aucun symptôme de maladie.

  1. avec des filles non pubères de 12 à 13 ans
  2. Si l’occasion lui était donnée d’approcher un garçon qui lui plaisait, il éprouvait une vive érection lorsqu’il pouvait lui toucher les cuisses. Il ne désirait plus les femmes. Parfois, il s’imposait des rapports avec des femmes, mais son érection était faible et il avait une éjaculation précoce sans plaisir.
  3. de coucher avec de jeunes hommes
  4. coucher avec des camarades, les toucher et pratiquer la masturbation mutuelle
  5. aversion pour les femmes