Tandis que, dans l’enfance, la pudeur, par exemple, n’est qu’une exigence de l’éducation mal comprise par l’enfant et qui, incompréhensible pour lui, étant donnée son innocence, ne peut arriver qu’à une expression incomplète ; la pudeur paraît au jeune homme et à la vierge comme une obligation impérieuse de l’estime de soi-même à laquelle on ne peut toucher sans provoquer une puissante réaction vaso-motrice et un désir psychique.
Si la disposition primitive est favorable, normale, si les facteurs nuisibles au développement psycho-sexuel restent hors de jeu, il se forme une individualité psycho-sexuelle si harmonique, si solidement construite et si conforme au sexe représenté par l’individu, que même la perte des organes génitaux, à une époque ultérieure (par la castration, par exemple), ou bien le climax[ws 1] ou le senium[ws 2] ne la peuvent plus changer dans son essence.
Cela ne veut pas dire que l’homme émasculé, la femme châtrée, le jeune homme et le vieillard, la vierge et la matrone, l’homme puissant et l’homme impuissant, ne diffèrent pas l’un de l’autre dans leur état d’âme.
Une question très intéressante et très importante pour la matière que nous allons traiter est de savoir si c’est l’influence périphérique des glandes génitales (testicules et ovaires) ou si ce sont les conditions cérébrales centrales qui sont décisives pour le développement psycho-sexuel. Un fait qui plaide en faveur de l’importance des glandes génitales, est que l’absence congénitale de celles-ci ou leur enlèvement avant la puberté ont une influence puissante sur le développement du corps et sur le développement psycho-sexuel, de sorte que ce dernier est arrêté et prend une direction dans le sens du sexe contraire (eunuques, viragines, etc.).
Toutefois les processus physiques qui se passent dans les organes génitaux ne sont que des facteurs auxiliaires, mais non pas les facteurs exclusifs de la formation d’une individualité psycho-sexuelle ; cela ressort du fait que, malgré une consti-