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puberté. Il ne peut se rappeler les incidents précis sous le coup desquels l’association d’idées fétichistes s’est établie chez lui. L’émotion sensuelle à la vue de dames, de la poche desquelles sortait un bout de mouchoir, s’est augmentée de plus en plus. À plusieurs reprises cela lui a donné des érections, mais jamais d’éjaculation. Il prétend avoir eu, depuis sa vingt et unième année, quelquefois des velléités de satisfaction normale de l’instinct sexuel, et avoir fait le coït sans difficulté et sans avoir recours à l’évocation mentale d’un mouchoir. Quand le fétiche eut pris plus d’empire sur lui, le vol des mouchoirs est devenu pour lui une satisfaction beaucoup plus grande. Le vol du mouchoir d’une dame sympathique avait pour lui autant de valeur que s’il avait eu des rapports sexuels avec cette dame. Il éprouvait alors un véritable orgasme.

Quand il ne pouvait prendre un mouchoir convoité, il en ressentait une excitation pleine de tourments, avec tremblements et sueurs sur tout le corps.

Il gardait dans un endroit spécial les mouchoirs de dames qui lui étaient particulièrement sympathiques ; il était heureux de les contempler et éprouvait alors un sentiment de bien-être. Leur odeur aussi lui causait une sensation délicieuse ; mais, dit-il, c’était l’odeur particulière à la lingerie et non pas celle des parfums artificiels qui excitait ses sens. Il prétend ne s’être masturbé que rarement.

Sauf des maux de tête périodiques et des vertiges, X… ne se plaint d’aucun malaise. Il regrette profondément son malheur, son penchant morbide, le mauvais démon qui le pousse à ces actes criminels. Il n’a qu’un désir, c’est de trouver quelqu’un qui puisse l’en guérir. Au physique, il présente de légers symptômes de neurasthénie, des anomalies dans la circulation du sang, des pupilles inégales.

Il fut prouvé que X… avait agi sous l’influence d’une obsession morbide et irrésistible. Acquittement.


Ces cas de fétichisme du mouchoir qui entraînent l’individu anormal à commettre des vols, sont très nombreux. Ils se rencontrent aussi chez des personnes atteintes d’inversion sexuelle, ainsi que le prouve le cas suivant, pris dans l’ouvrage de M. le docteur Moll que nous avons déjà plusieurs fois cité[1].

  1. Page 124 (op. cit.), le docteur Moll dit, à propos de ce penchant chez