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L’examen des médecins a démontré qu’on avait affaire à un héréditaire, que les actes incriminés avaient un caractère impulsif dénué de tout libre arbitre, et qu’ils lui étaient imposés par une obsession renforcée par des sentiments sexuels anormaux. Acquittement. Internement dans un asile d’aliénés. (Voisin, Socquet, Motet, Annales d’hygiène, 1890, avril.)


Pour faire suite à ce cas, nous en citerons un autre analogue qui mérite toute notre attention, car il a été soigneusement observé ; il fournit un exemple pour ainsi dire classique et jette une vive lumière sur le fétichisme ainsi que sur l’éveil de cette perversion par une association d’idées.


Observation 79. – Un coupeur de nattes. E…, vingt-cinq ans ; une tante du côté maternel épileptique ; un frère a souffert de convulsions. E… prétend avoir été bien portant pendant son enfance et avoir bien travaillé à l’école. À l’âge de quinze ans, il éprouva, pour la première fois, une sensation voluptueuse avec érection, en voyant une belle fille du village se peigner les cheveux. Jusque-là les personnes de l’autre sexe n’avaient fait sur lui aucune impression. Deux mois plus tard, à Paris, il se sentit vivement excité à la vue de jeunes filles dont les cheveux flottaient autour de la nuque. Un jour il ne put se retenir de prendre la natte d’une jeune fille et de la tortiller entre ses doigts. Il fut arrêté et condamné à trois mois de prison.

Peu de temps après, il fut soldat et fit cinq ans de service. Pendant cette période, il n’eut pas à redouter de voir des nattes. Cependant il rêvait parfois de têtes de femmes avec des nattes ou des cheveux flottants. À l’occasion, il faisait le coït avec des femmes, mais sans que leurs cheveux agissent comme fétiche.

Rentré à Paris, il eut de nouveau des rêves du genre sus-indiqué et, de nouveau, il se sentit excité à la vue des cheveux de femmes.

Jamais il ne rêve du corps entier de la femme ; ce ne sont que des têtes à nattes qui lui apparaissent. Ces temps derniers, l’excitation sexuelle due à ce fétiche est devenue si forte qu’il a dû recourir à la masturbation.

Il était de plus en plus en proie à l’obsession de toucher des cheveux de femme, ou, de préférence, de posséder des nattes pour pouvoir se masturber avec.

Depuis quelque temps, l’éjaculation se produit chez lui aussitôt