Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/220

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ne concernent jamais le coït. Quand, au milieu de la nuit, il a des pollutions, celles-ci arrivent sous l’influence d’idées tout autres que celles qui hantent, dans des circonstances analogues, les hommes normaux. Ces rêves du malade sont des reconstitutions des scènes de son séjour à l’école. Pendant cette période, le malade avait, en dehors de la masturbation mutuelle dont il a été question plus haut, des éjaculations toutes les fois qu’il était saisi d’une grande anxiété.

Quand, par exemple, le professeur dictait un devoir et que L… ne pouvait pas suivre dans la traduction, il avait souvent une éjaculation[1]. Les pollutions nocturnes qui se produisent parfois maintenant, sont toujours accompagnées de rêves portant sur un sujet analogue ou identique aux incidents de l’école dont nous venons de parler.

Le malade croit que, par suite de son penchant et de ses sensations contre nature, il est incapable d’aimer une femme longtemps.

Jusqu’ici, on n’a pu entreprendre un traitement médical de la perversion sexuelle du malade.


Ce cas de fétichisme de la main ne repose certainement ni sur le masochisme ni sur le sadisme ; il s’explique simplement par l’onanisme mutuel que le malade a pratiqué de très bonne heure. Il n’y a pas là d’inversion sexuelle non plus. Avant que l’instinct génital ait pu se rendre nettement compte de son objet, la main d’un condisciple a été employée. Aussitôt que le penchant pour l’autre sexe se dessine, l’intérêt concentré sur la main en général est reporté sur la main de la femme.

Chez les fétichistes de la main, qui, selon Binet, sont très nombreux, il se peut que d’autres associations d’idées arrivent au même résultat.

  1. Cela est aussi de l’hyperesthésie sexuelle. Toute émotion forte, de quelque nature qu’elle soit, met la sphère sexuelle en ébullition (Binet, Dynamogénie générale). Le docteur Moll me communique à ce sujet le cas suivant : |95}} {{t|

    « Un fait analogue m’est rapporté par M. E…, âgé de vingt-huit ans. Celui-ci, un commerçant, avait souvent à l’école et aussi en dehors de l’école une éjaculation avec un sentiment de volupté, quand il était pris d’une forte angoisse. En outre, presque toute douleur morale ou physique lui produit un effet analogue. Le malade E… prétend avoir un instinct génital normal, mais il souffre d’impuissance nerveuse. »