siasmé pour les yeux de la femme ; mais comme il voulait à tout prix se faire une idée quelconque du coït et qu’il était tout à fait ignorant in sexualibus[ws 1], il en arriva à placer le siège des parties génitales de la femme dans les narines, endroit qui est le plus proche des yeux. Ses désirs sexuels très vifs tournent, à partir de ce moment, autour de cette idée. Il fait des dessins qui représentent des profils grecs très corrects, des têtes de femmes, mais avec des narines si larges que l’immissio penis[ws 2] devient possible.
Un jour, il voit dans un omnibus une fille chez laquelle il croit reconnaître son idéal. Il la poursuit jusque dans son logement, demande sa main, mais on le met à la porte ; il revient toujours jusqu’à ce qu’on le fasse arrêter. X… n’a jamais eu de rapports sexuels avec des femmes.
Les fétichistes de la main sont très nombreux. Le cas suivant que nous allons citer n’est pas encore tout à fait pathologique. Nous le citons comme cas intermédiaire.
OBSERVATION 74. – B…, de famille névropathique, très sensuel, sain d’esprit, tombe en extase à la vue d’une belle main de femme jeune, et sent alors de l’excitation sexuelle allant jusqu’à l’érection. Baiser et presser la main, c’est pour lui le suprême bonheur.
Il se sent malheureux tant qu’il voit cette main recouverte d’un gant. Sous prétexte de dire la bonne aventure, il cherche à s’emparer des mains. Le pied lui est indifférent. Si les belles mains sont ornées de bagues, cela augmente son plaisir. Seule la main vivante, et non l’image d’une main, lui produit cet effet voluptueux. Mais, quand il s’est épuisé à la suite de coïts réitérés, la main perd alors pour lui son charme sexuel. Au début, le souvenir des mains féminines le troublait même dans ses travaux. (Binet, op. cit.)
Binet rapporte que ces cas d’enthousiasme pour la main de la femme sont très nombreux.
Rappelons à ce propos qu’il y a enthousiasme pour la main de la femme dans l’observation 24 pour des motifs sadistes et dans l’observation 46 pour des raisons masochistes. Ces cas admettent donc des interprétations multiples.
Mais cela ne veut pas dire que tous les cas de fétichisme