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Les « stercoraires » dont parle Taxil (La prostitution contemporaine) sont uniques dans ce genre.

Enfin, il faut encore donner place ici au fait suivant qui m’a été communiqué par un médecin.


OBSERVATION 71. – Un notaire, connu dans son entourage comme un original et un misanthrope depuis sa jeunesse et qui, pendant qu’il faisait ses études, était très adonné à l’onanisme, avait l’habitude, comme il le raconte lui-même, de stimuler ses désirs sexuels en prenant un certain nombre de feuilles de papier de latrine dont il s’était servi ; il les étalait sur la couverture de son lit, les regardait et reniflait jusqu’à ce que l’érection se produisît, érection dont il se servait ensuite pour accomplir l’acte de la masturbation. Après sa mort, on a trouvé près de son lit un grand panier rempli de ces papiers. Sur chaque feuille, il avait soigneusement noté la date.

Il s’agit ici probablement d’une évocation imaginaire d’actes accomplis, comme dans les exemples précédents.


d) Le masochisme chez la femme

Chez la femme, la soumission volontaire à l’autre sexe est un phénomène physiologique. Par suite de son rôle passif dans l’acte de la procréation, par suite des mœurs des sociétés de tous les temps, chez la femme l’idée des rapports sexuels se rattache en général à l’idée de soumission. C’est pour ainsi dire le diapason qui règle la tonalité des sentiments féminins.

Celui qui connaît l’histoire de la civilisation sait dans quelle condition de soumission absolue la femme fut tenue de tout temps jusqu’à l’époque d’une civilisation relativement plus élevée[1]

Un observateur attentif de la vie sociale reconnaîtra facile-

  1. Les livres de droit du commencement du Moyen Âge donnaient à l’homme le droit de tuer sa femme ; ceux des périodes suivantes lui accordaient encore le droit de la châtier. On en a fait un ample usage, même dans les classes élevées (Comparez Schultze, Das hæfische Leben sur Zeit des Minnesangs, vol. I, pp. 163 et seqq.). À côté on trouve le paradoxal hommage rendu aux femmes du Moyen Âge.