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même par les excréments des femmes, qu’ils cherchent à toucher.

Ces cas ont probablement toujours comme base un penchant obscur au masochisme, avec recherche de la plus basse humiliation de soi-même et efforts pour y arriver.

Cette corrélation se dégage nettement des aveux faits par des personnes atteintes de cette hideuse perversion. L’observation qu’on va lire plus loin et qui concerne un individu atteint d’inversion sexuelle, est très instructive sous ce rapport.

Le sujet de cette observation ne s’extasie pas seulement à l’idée d’être l’esclave de l’homme aimé, invoquant pour cela le roman La Vénus à la fourrure de Sacher-Masoch, sed etiam sibi fingit amatum poscere ut crepidas sudore diffluentes olfaciat ejusque stercore vescatur. Deinde narrat, quia non habeat, quæ confingat et exoptet, eorum loco suas crepidas sudore infectas olfacere suoque stercore vesci, inter quæ facta pene erecto se voluptate perturbari semenque ejaculari.[ws 1]

La signification masochiste des actes dégoûtants existe encore clairement dans le cas suivant qu’un collègue m’a communiqué.


OBSERVATION 68. – H.-R. G…, propriétaire, major en retraite, qui est mort à l’âge de soixante ans, est issu d’une famille où la légèreté, les dettes et le relâchement des idées éthiques sont héréditaires. Dès sa jeunesse, il s’adonna aux débauches les plus folles. Il était connu comme organisateur « des bals de nu ». D’un caractère brutal et cynique, mais sévère et exact dans son service militaire qu’il a dû quitter pour une affaire malpropre qui n’a jamais été divulguée, il vécut en particulier pendant dix-sept ans. Insouciant de l’administration de sa fortune, il s’introduisait partout comme viveur ; mais on l’évitait à cause de sa lascivité. Malgré sa brusquerie, on lui fit sentir qu’il était mis au ban de la bonne société. Voilà ce qui le décida à fréquenter ensuite de préférence le monde commun des cochers, des ouvriers et le « zinc » des cabarets. On n’a pu établir s’il avait des rapports sexuels avec des hommes ; mais il est bien certain que, même à un âge avancé, il organisait avec un monde très mélangé

  1. mais aussi qu’il aimait inventer que ses pantoufles soient imbibées de l’odeur de sueur pour en sucer le fumier. Puis il raconte, bien qu’il ne l’ait pas fait, qu’il a imaginé remplir d’excréments ses pantoufles infectées de sueur et de s’en nourrir. Par quoi il obtenait une érection, atteignait la volupté et éjaculait.