femme l’exciteraient ; il crut devoir répondre par l’affirmative. Il est vrai qu’il n’a jamais fait une expérience dans ce sens ; mais quand une femme lui donnait, par plaisanterie, quelques coups, cela lui produisait toujours une impression très agréable.
Le malade éprouverait surtout un grand plaisir si une femme, même déchaussée, lui donnait des coups de pied. Mais il ne croit pas que les coups par eux-mêmes produiraient l’excitation : c’est plutôt l’idée d’être maltraité par la femme, ce qui peut se faire aussi bien par des injures que par des voies de fait. Du reste les coups et les injures n’auraient d’effet que s’ils venaient d’une femme orgueilleuse et distinguée.
En général, c’est le sentiment de l’humiliation et du dévouement de caniche qui lui procure de la volupté. « Si, dit-il, une dame m’ordonnait de l’attendre même par le froid le plus rigoureux, j’éprouverais, malgré la rigueur de la saison, une grande volupté. »
Je lui demandai si, en voyant la bottine, il était saisi d’un sentiment d’humiliation, il me répondit : Je crois que cette passion générale de l’humiliation s’est concentrée spécialement sur les bottines de dames, parce qu’on dit, sous forme symbolique, qu’une personne « n’est pas digne de délier les cordons des souliers d’une autre », et qu’un subordonné doit être à genoux.
Les bas de la femme exercent aussi un effet excitant sur le malade, mais à un degré moindre, et peut-être uniquement parce qu’ils évoquent l’idée de la bottine. La passion pour les bottines de dames a augmenté de plus en plus, et ce n’est que dans ces dernières années qu’il a cru s’apercevoir d’une diminution de cette passion. Il ne va plus que rarement chez les filles publiques ; en outre, il est capable de se retenir. Pourtant cette passion le domine encore entièrement, et lui gâte tout autre plaisir. Une belle bottine de dame détournerait ses regards du plus beau des paysages. Actuellement il va souvent, pendant la nuit, dans les couloirs d’un hôtel, prend des bottines de dames élégantes qu’il baise, qu’il presse contre sa figure, mais surtout contre son pénis.
Le malade, qui a une belle situation matérielle, a fait, il y a quelque temps, un voyage en Italie dans l’unique but de devenir, sans se faire connaître, le valet d’une femme riche et de haute position. Ce projet n’a pas réussi.
Il est venu à la consultation et n’a pas suivi de traitement médical jusqu’ici.